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Les États-Unis veulent concurrencer la mainmise chinoise sur les minerais africains

Les Etats Unis veulent concurrencer la mainmise chinoise sur les minerais



Le Mining Indaba, la plus grande conférence africaine du secteur minier, a eu lieu au Cap en février. La délégation américaine qui y a assisté était la plus importante jamais vue, comprenant des responsables de la Maison-Blanche, du département d’État et des ministères du Commerce et de l’Énergie. Cette présence massive reflète l’intérêt des États-Unis pour les 50 minéraux qu’ils estiment essentiels pour réduire les émissions de CO2 et créer des emplois verts.

Bien que la poursuite de ces minéraux soit mondiale, l’Afrique est un champ de chasse privilégié pour les États-Unis car elle renferme environ 30% des ressources minérales de la planète. Les États-Unis s’engagent à pratiquer l’extraction minière différemment de la Chine et de l’Occident pour contribuer à transformer l’économie africaine. L’envoyé de Joe Biden pour toutes les questions relatives à la sécurité énergétique, Amos Hochstein, assure que « la transition énergétique est une occasion de transition africaine ».

Pour les Américains, l’Afrique contribue à résoudre deux problèmes. Tout d’abord, la pénurie planétaire de minéraux qui seront nécessaires pour atteindre les objectifs climatiques. L’Agence internationale de l’énergie estime que les fabricants de technologies propres auront besoin de 40 fois plus de lithium, 25 fois plus de graphite et environ 20 fois plus de nickel et de cobalt en 2040 qu’en 2020. La demande de terres rares pourrait être sept fois plus élevée d’ici à la fin de la prochaine décennie.

Deuxièmement, il y a la mainmise disproportionnée de la Chine sur les chaînes d’approvisionnement, du moins pour l’Occident. La Chine raffine 68% du nickel mondial, 40% du cuivre, 59% du lithium et 73% du cobalt. Les États-Unis craignent que faute d’approvisionnement supplémentaire, leurs entreprises auront des difficultés à alimenter les nouvelles sociétés de traitement en amont que les responsables politiques souhaitent voir construire dans des pays amis.

La Chine est moins dominante dans l’extraction minière, où ses entreprises ont affaire à la concurrence des multinationales, mais les Occidentaux craignent qu’elle ne devienne une OPEP minérale chinoise. Le cobalt, utilisé dans les batteries, a laissé un goût amer à Boeing et Tesla en raison du travail des enfants dans les mines du Congo.

En conclusion, l’Afrique est un réservoir clé pour les minéraux dont les États-Unis ont besoin pour atteindre leurs objectifs climatiques. Cependant, la concurrence pour accéder à ces ressources est féroce, principalement entre les États-Unis et la Chine. Les États-Unis s’engagent à pratiquer l’extraction minière différemment en vue de contribuer à transformer l’économie africaine alors que les Occidentaux s’inquiètent de la mainmise de la Chine sur les chaînes d’approvisionnement. La bataille pour l’accès à ces minéraux est loin d’être terminée et aura probablement des conséquences géopolitiques significatives dans les années à venir.

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