Les États-Unis sont devenus « au fil des mois » de « plus en plus préoccupés » par l’éventualité d’une potentielle frappe nucléaire de la Russie dans le cadre de la guerre en Ukraine, a dit mercredi un conseiller de la Maison-Blanche.
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« Nous surveillons cela du mieux que nous pouvons », a dit John Kirby, porte-parole du Conseil de sécurité nationale, organe rattaché au président américain Joe Biden.
Il était interrogé, lors d’un entretien avec la presse, sur un article du New York Times selon lequel des militaires russes de haut rang auraient discuté récemment du moment et de la manière d’utiliser des armes nucléaires en Ukraine.
La Maison-Blanche a toutefois indiqué ne pas avoir d’indication de préparatifs concrets de la Russie en ce sens.
Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a pour sa part jugé « irresponsable » que les médias occidentaux « gonflent délibérément le sujet des armes nucléaires ». Moscou n’a « pas la moindre intention de prendre part » à ce débat, a-t-il poursuivi.
« Dans la situation difficile et turbulente que nous traversons, qui est le résultat d’actions irresponsables et éhontées visant à saper notre sécurité nationale, la principale priorité est de prévenir tout affrontement entre puissances nucléaires », a affirmé mercredi dans un communiqué le ministère russe des Affaires étrangères.
Mardi pourtant, l’ex-président russe et actuel numéro 2 du Conseil de sécurité, Dmitri Medvedev, avait une nouvelle fois évoqué l’arme nucléaire.
La volonté ukrainienne de reprendre tous les territoires occupés, dont la Crimée ou le Donbass, « menace l’existence de notre Etat » et offre « un motif direct » pour faire usage « des moyens de dissuasion nucléaire », avait-il déclaré.
Confronté à une résistance ukrainienne tenace, alimentée par l’aide militaire occidentale, Vladimir Poutine avait lui-même fait une allusion à la bombe atomique dans un discours télévisé le 21 septembre.
Il s’était dit prêt à utiliser « tous les moyens » dans son arsenal face à l’Occident, qu’il avait accusé de vouloir « détruire » la Russie. « Ce n’est pas du bluff », avait-il assuré.
Selon les experts, de telles attaques emploieraient probablement des armes nucléaires tactiques — plus petites en charge explosive qu’une arme nucléaire stratégique.
Le président américain Joe Biden avait estimé il y a un mois environ que le monde était pour la première fois depuis la Guerre froide confronté au risque d’un « Armageddon », c’est-à-dire d’une apocalypse nucléaire.