C’est dans les eaux de l’océan Atlantique baignant Kribi, la localité qui l’a vu naître en 1939, que Blaise Benae Mpecke a vécu ses derniers instants sur terre. Lorsqu’il plonge dans les vagues, ce 3 janvier 2007, rien ne présage le drame qui va se produire, si ce n’est peut-être cette nouvelle composition qu’il a fait répéter à la fanfare du village et dont le titre, Toi qui pars, semble, avec le recul, étrangement prémonitoire.
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Ce jour-là, un menu de fête a été élaboré au domicile du chef d’état-major particulier du président. Réuni au grand complet, le clan Benae a plusieurs raisons de se réjouir. Il y a le mariage du deuxième fils de la famille, Eliasco, organisé une semaine plus tôt. Et puis les célébrations du Nouvel An. Et, enfin, la cérémonie de remise des épaulettes aux soldats de l’unité que dirige Blaise Benae Mpecke. Exceptionnellement, elle se tient à son domicile.
Le vin rouge coule à flots
Autour de la table, Henriette, son épouse, et leurs fils. Serge, l’aîné, mais aussi Martino, Eliasco et Jean-Louis, confortablement installés. Des cousins et amis de la famille sont également présents. Le vin rouge coule à flots, l’ambiance est festive. Vêtu d’un jogging rappelant son passé de judoka (trois dans au compteur), l’officier supérieur savoure d’autant plus ces retrouvailles qu’il doit rallier Yaoundé dès le lendemain, à l’aube, afin de prendre part à la cérémonie de présentation des vœux à Paul Biya.
Il est près de 16 heures quand le patriarche a envie de se baigner. Alors que les convives se retirent progressivement, le chef des Batangas se dirige vers la plage privée de sa résidence et plonge dans l’océan. Il en ressort quelques instants plus tard, pris d’un malaise. Conduit à l’hôpital de district de Kribi, il rend son dernier souffle. Considéré comme l’un des plus proches collaborateurs du chef de l’État, au côté duquel il cheminait depuis un quart de siècle, Blaise Benae Mpecke avait 68 ans.
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