Coup de tonnerre dans le club italien de la Juventus Turin. L’ensemble du conseil d’administration a décidé de démissionner sur fond de problèmes sportifs, financiers et judiciaires. Le directeur général, Maurizio Arrivabene, a été chargé de rester en place et d’expédier les affaires courantes le temps qu’un nouveau conseil soit constitué, a précisé le club dans un communiqué.
Le conseil, dont font partie Andrea Agnelli et son vice-président Pavel Nedved, a démissionné en « considérant la centralité et la pertinence des questions juridiques et technico-comptables en suspens », une allusion à l’enquête que mène la justice italienne depuis plus d’un an.
« Faux échanges » de joueurs
Le parquet de Turin s’intéresse à la pratique, que la Juve a multipliée, des « faux échanges » de joueurs : des ventes croisées avec d’autres clubs, sans échange d’argent mais permettant d’inscrire des plus-values dans les bilans.
Les magistrats ont chiffré ces plus-values « fictives » à quelque 155 millions d’euros entre 2018 et 2021, selon les médias. Le club, coté en Bourse, aurait en outre caché à ses investisseurs l’existence d’accords privés avec des joueurs, dont l’attaquant vedette portugais Cristiano Ronaldo, pour régler certains salaires en différé.
Problèmes financiers
À ces déboires judiciaires s’ajoutent des problèmes financiers. La « Vieille Dame » a été éliminée dès les phases de poule de la Ligue des champions, une sortie prématurée qui va engendrer un manque à gagner de quelque 20 millions d’euros, selon le site Calcio e Finanza.
Le club, dans le rouge ces cinq dernières années, avait enregistré la saison dernière 255 M EUR de pertes : un déficit record dans le football italien. La prochaine assemblée générale est programmée le 18 janvier prochain.