Constance a accouché de son fils Christ en pleine mer Méditerranée, une heure avant d’être sauvée par l’Aquarius. Elle revient pour BFMTV sur cette épisode marquant de sa vie.
Naissance en pleine mer. Le 11 juillet 2017, Constance accouchait en Méditerranée alors qu’elle tentait de rejoindre l’Europe. Cette Camerounaise, qui fuyait alors son pays avec son compagnon pour échapper à un mariage forcé voulu par son père, donne naissance à son fils Christ sur une embarcation.
« Je n’avais personne pour m’aider. J’ai accouché toute seule », raconte-t-elle pour BFMTV.
Une heure après cet heureux événement, elle et les autres personnes à bord de l’embarcation sont sauvés par l’Aquarius, un navire de sauvetage appartenant à l’association SOS Méditerranée. « Il y en avait déjà autour de moi qui étaient en train de se noyer. Si le bateau Aquarius n’était pas venu nous sauver, je serais morte, emmenée avec mon fils », assure-t-elle.
Arrivée en Italie puis en France
Un sauvetage qui marque la fin de mois de souffrance en Libye où elle raconte avoir été victime de racisme et torturée alors qu’elle était déjà enceinte: « j’ai été frappée, repassée au fer à repasser. J’ai vu trois amis mourir. On les a torturés, on les a frappés avec des parpaings sur la tête ».
À bord du navire de sauvetage, un gynécologue américain et une sage-femme française la prennent en charge. Au total ce sont une centaine de migrants qui sont sauvés ce jour-là. L’Aquarius accoste dans le port de Brindisi, dans le sud de l’Italie. Là-bas Constance raconte qu’elle et son nourrisson ont été acclamés à leur arrivée.
Mais la jeune mère ne parvient pas à obtenir de papiers en Italie pour elle et son fils. Après onze mois sur place, elle décide de traverser le pays avec des amis pour rejoindre la France.
« Cela n’a pas été facile mais j’y suis arrivée », témoigne-t-elle pour BFMTV, « on marchait dans la neige, dans la montagne […] avec mon fils attaché dans le dos ».
Deuxième demande d’asile
Elle finit par arriver dans le sud de la France dans une famille qui l’héberge. Son compagnon parvient à les rejoindre quelques mois plus tard. Depuis une petite fille a rejoint la famille qui partage un logement avec d’autres personnes.
Après un premier refus, ils ont décidé de déposer une deuxième demande d’asile, en attente de traitement. Constance, qui souhaite s’installer définitivement en France avec son compagnon et ses enfants, veut travailler. Souhaitant devenir esthéticienne, elle fait pour l’instant du bénévolat deux à trois fois par semaine, dans l’espoir de voir leur situation bientôt régularisée.
Son fils Christ, lui, est actuellement en deuxième année de maternelle et rêve déjà de football en Équipe de France.
