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Le secteur de l’audiovisuel se déchire de nouveau sur la chronologie des médias

Le secteur de l’audiovisuel se déchire de nouveau sur la chronologie des médias


Disney+  tient absolument à garder ses coûteuses et très rentables productions (Disney, Marvel, Star Wars) sur sa plate-forme Disney +.

La hache de guerre est déterrée. Convoqué mardi 4 octobre par le Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC) pour une réunion sur la chronologie des médias, le secteur de l’audiovisuel se divise de nouveau autour de cette réglementation qui fixe, pour chaque type de média, le délai de diffusion des films après leur sortie dans les cinémas.

Disney menace de ne pas sortir en salles le 9 novembre son blockbuster, Black Panther : Wakanda Forever. De leur côté, les groupes de télévisions gratuites TF1, M6 et France Télévisions ont cosigné une tribune au Monde pour dénoncer un « chantage » de certaines plates-formes de vidéo américaines…

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L’enjeu de la réunion du CNC ? Il s’est agi de vérifier les modalités d’application des délais fixés dans l’accord triennal signé fin janvier : quatre mois pour les DVD, l’achat et la location de films en vidéo à la demande, six mois pour les chaînes payantes comme Canal+, quinze ou dix-sept mois pour les plates-formes de vidéo par abonnement comme Netflix ou Prime Video et vingt-deux mois pour les chaînes gratuites comme France 2, France 3, TF1 ou M6. Une « clause de revoyure » est prévue fin janvier 2023 et certaines plates-formes ne cachent pas leur espoir d’y faire raccourcir leur délai de diffusion.

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TF1, M6 et France Télévisions sonnent l’alarme sur un point précis : « Dès l’entrée en vigueur de la nouvelle chronologie, Disney, qui n’avait pas souhaité signer le texte, l’a réinterprété afin de supprimer l’exclusivité d’exploitation des télévisions gratuites », ont-elles écrit dans Le Monde. Selon les chaînes, l’accord leur donne le droit de faire retirer temporairement le film des services de vidéo à la demande par abonnement et leur donne aussi le droit de négocier, si elles le souhaitent, une « co-exploitation ». Mais Disney tient, lui, absolument à garder ses coûteuses et très rentables productions (Disney, Marvel, Star Wars) sur sa plate-forme Disney+. France Télévisions affirme avoir rencontré la même difficulté avec Amazon et son service Prime Video, qui aurait sur un film exigé une co-exploitation. Contacté, le groupe de Jeff Bezos assure, au contraire, n’avoir reçu qu’une demande d’exclusivité et l’avoir acceptée… Pour trancher ces divergences d’interprétation, les chaînes gratuites, qui ont investi 144 millions d’euros dans les films français en 2021, en appellent aujourd’hui aux pouvoirs publics.

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De son côté, Disney maintient une ligne hostile à la chronologie des médias : cette exception française est « inéquitable, contraignante et inadaptée (…) à l’évolution des modes de consommation des films », a attaqué, en juin, Hélène Etzi, la présidente de The Walt Disney Company France, dans Les Echos, pour justifier une première mesure de boycott des salles françaises pour son dessin animé Strange World, réservé à Disney+.

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