Le maire de Saint-Étienne, Gaël Perdriau (ex-LR) a annoncé ce lundi qu’il ne comptait pas démissionner s’il était mis en examen dans le cadre de l’enquête judiciaire sur l’affaire de chantage à la vidéo intime ouverte depuis fin août. « Un mis en examen est toujours présumé innocent et donc si ce statut devait arriver, il ne changerait absolument rien à la façon que j’ai aujourd’hui de conduire le travail que les Stéphanois m’ont confié », a-t-il déclaré en conseil municipal, en réponse à une question de l’opposition.
« Si demain ou dans quelques mois, vous êtes mis en examen, que ferez-vous ? », lui avait demandé le chef de file de l’opposition municipale de gauche, Pierrick Courbon en lui reprochant de « continuer à diriger la ville comme si de rien n’était » et de « jouer la carte du pourrissement ».
Gaël Perdriau clame toujours son innocence
« Ne vous fiez pas à ce que vous voyez ou à ce que vous entendez. Attendez de connaitre l’histoire dans son entièreté avant de porter un jugement », a rétorqué le maire. Celui-ci a été exclu des Républicains après une série de révélations de Mediapart sur un chantage à la sextape visant son ancien premier adjoint centriste Gilles Artigues. Nommément accusé par ce dernier, placé en garde à vue mi-septembre, cité dans des enregistrements audio accablants publié par Mediapart, Gaël Perdriau a toujours protesté de son innocence.
Le scandale l’a cependant poussé à limoger son directeur de cabinet puis à renoncer à ses fonctions représentatives à la ville et à la Métropole de Saint-Étienne, tandis que l’adjoint municipal nommément accusé d’avoir tourné les images compromettantes démissionnait.
Des propos tenus dans le cadre privé
Lundi, Gaël Perdriau a aussi dû justifier son action judiciaire pour bloquer la publication de nouvelles révélations par Mediapart, ce que le site d’information considère comme une « censure préalable » qu’il conteste en justice. « Comment pouvez-vous, accepter d’associer Saint-Étienne à une telle infamie ? », a demandé Olivier Longeon, le président le groupe écologiste. Le maire a affirmé qu’il s’agissait « de nouvelles accusations fondées sur des conversations privées, des excès de langage, des colères », sur la base d' »enregistrements illégaux » faits par son ancien premier adjoint.
Il a reconnu des propos « grossiers et sans fondement mais tenus dans le cadre privé et restreint de mon bureau, dans un moment d’extrême tension avec mon premier adjoint », dans cet enregistrement datant de novembre 2017. « Ne vous associez pas aux charognards qui veulent de me faire tomber », a-t-il lancé en évoquant une affaire « odieuse et malsaine » liée selon lui par ses prises de positions au sein de son parti. « Je pense que tant que ces gens n’auront pas eu ma peau, ils continueront à me calomnier », a insisté Gaël Perdriau tandis qu’une centaine de manifestants réunis devant l’hôtel de ville à l’appel d’un collectif de gauche demandait sa démission .