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À l’Assemblée nationale, les débats vont reprendre alors qu’un petit tremblement de terre a frappé le palais Bourbon ce week-end. Le groupe Horizons, du nom du parti d’Édouard Philippe, a joué des tours au groupe La République en marche. Tous les députés présents ont voté contre l’avis du gouvernement. Une première.
L’Assemblée nationale reprend ce lundi après-midi la suite de l’examen du projet de loi de finances rectificative pour 2022. Ce week-end, les députés ont adopté la suppression de la redevance audiovisuelle et une mesure qui facilitera le rachat des jours de RTT pour les salariés concernés.
L’Assemblée doit aussi se saisir de la proposition de faire passer la remise carburant de 18 à 30 centimes d’euros à la pompe, une mesure applicable en septembre et octobre prochain. Il sera également question des conditions de financement de la renationalisation d’EDF. Mais le groupe Horizons, emmené par l’ancien Premier ministre Édouard Philippe, a joué un bien vilain tour à la macronie ce week-end : un amendement sur le financement du RSA aux départements.
LREM mis en minorité
Ce sont quelques secondes qui ont marqué les esprits dans les rangs des marcheurs. Les députés LREM ont été mis en minorité et c’est une première. Cette fois, en plus de la Nupes, du Rassemblement national et des Républicains, tous les députés Horizons présents dans l’hémicycle à ce moment-là ont voté contre l’avis du gouvernement.
L’Assemblée a donc décidé d’allouer 120 millions d’euros aux départements qui versent le RSA pour compenser la hausse de 4% des prestations sociales, d’où la colère du ministre de l’Économie Bruno Le Maire : « Je suis stupéfait de voir des parlementaires qui, sur les plateaux de télévision à longueur d’interviews, n’ont que le mot rétablissement des finances publiques à la bouche qui engagent de telles dépenses publiques », s’est-il exclamé.
La bataille de la prochaine présidentielle a-t-elle déjà commencé ?
Il n’y a pas d’explication officielle du côté d’Horizons mais hors micro un député assume cette stratégie : il s’agit, dit-il, « de montrer que l’on existe, qu’il faut nous respecter ». Mais une autre petite musique a surtout déjà commencé à faire son chemin au palais Bourbon. Ce vote est vu par certain comme la conséquence des tensions entre les soutiens d’Édouard Philippe et de Bruno Le Maire.
Deux quinquas qui ne font guère mystère de leur ambitions. Comme si la bataille de prochaine présidentielle avait déjà commencé à l’Assemblée.