La main courante a été déposée cinq jours après l’ouverture par le parquet de Lille d’une enquête préliminaire visant Adrien Quatennens, député de La France insoumise (LFI), pour des faits de violences conjugales. Son épouse, Céline Quatennens, s’est rendue samedi 24 septembre dans un commissariat de Lille pour signaler un grand nombre de SMS reçus de la part de son mari, a révélé samedi 1er octobre Franceinfo, une information confirmée dans un second temps par Le Parisien.
L’avocate du député, Jade Dousselin, a précisé à ces deux médias que la nouvelle main courante « se borne à évoquer des SMS transmis par mon client dans le cadre de leur séparation et dont il a été confirmé qu’ils ne contiennent aucun message à caractère malveillant ou menaçant ».
Ces révélations interviennent alors qu’Adrien Quatennens a été entendu, lundi 26 septembre, dans le cadre d’une audition libre au commissariat de Lille en lien avec l’enquête pour violences conjugales ouverte le 19 septembre par le parquet de Lille, après un premier signalement déposé par son épouse.
« Comme nous l’avions vivement souhaité, mon client a pu s’exprimer dans le cadre de l’enquête préliminaire en cours afin de rétablir un certain nombre de vérités et apporter des éléments éclairants au dossier », avait alors confirmé Me Dousselin, qui réclame que la justice puisse désormais « poursuivre son travail dans le respect du secret de l’enquête ».
Depuis la révélation de la première main courante déposée par son épouse dans les colonnes du Canard enchaîné, M. Quatennens s’est mis en retrait de sa fonction de coordinateur de La France insoumise, reconnaissant des violences envers son épouse dans un communiqué publié sur Twitter. Il a notamment admis lui avoir « donné une gifle », il y a « un an », « dans un contexte d’extrême tension et d’agressivité mutuelle », affirmant avoir « profondément regretté ce geste ».
L’affaire a alimenté une forte polémique, jusqu’au sein même de LFI. Jean-Luc Mélenchon et le député Manuel Bompard se sont attiré la colère, notamment, des milieux féministes pour des prises de position accusées de relativiser les violences conjugales, ce dont ils se sont tous deux défendus.