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Le Congo accuse la Chine de “vol financier” de ses richesses naturelles



Le président congolais, Félix Tshisekedi, demande une révision du contrat minier signé en 2008 avec la Chine par l’ancien président Joseph Kabila. Selon Tshisekedi, le contrat équivaut à un “vol financier” des richesses naturelles de la RDC, qui ne bénéficie pas de la juste répartition des profits générés par l’exploitation minière.

Le contrat, signé en 2008 avec la société minière chinoise Sicomines, est considéré comme l’un des plus importants de l’histoire minière de la RDC. Il prévoit l’exploitation des mines de cuivre et de cobalt dans les provinces du Katanga et de Lualaba pour une durée de 35 ans. En échange, la Chine investit 6 milliards de dollars dans différents projets d’infrastructure. Les bénéfices de l’exploitation minière sont partagés entre la RDC et Sicomines, avec 32 % pour le gouvernement congolais et 68 % pour la société minière chinoise.

Depuis la signature du contrat, la RDC accuse la Chine de ne pas respecter ses obligations et de ne pas verser les sommes dues au pays. En outre, la RDC estime que la part de bénéfice qui lui revient est insuffisante et ne correspond pas à la valeur réelle des ressources extraites.

Le président Tshisekedi a ainsi déclaré que la révision du contrat était nécessaire pour « garantir les intérêts » de la RDC. Il considère que la RDC a été lésée par le contrat actuel et que ce dernier ne permet pas de favoriser le développement économique du pays.

Cette demande de révision intervient dans un contexte d’augmentation de la demande en cobalt, utilisé dans la fabrication de batteries pour les voitures électriques. La RDC est le premier producteur mondial de cobalt, avec environ 70 % de la production mondiale. La Chine est l’un des principaux acheteurs de cobalt congolais, ce qui lui permet de conserver son monopole sur la production de batteries pour les véhicules électriques.

Le gouvernement congolais est ainsi en train de revoir sa stratégie d’exploitation minière pour augmenter la part de bénéfice qui revient à l’Etat et garantir une plus juste répartition des richesses générées par l’exploitation minière.

En outre, le président Tshisekedi souhaite réduire la dépendance de la RDC vis-à-vis de la Chine pour ses projets d’infrastructure. Il prévoit ainsi de diversifier les partenariats avec d’autres pays et institutions, tels que l’Union européenne, la Banque mondiale ou encore la Banque africaine de développement.

Cette demande de révision intervient également dans un contexte de tension entre la RDC et la Chine, notamment en ce qui concerne la gestion de la pandémie de Covid-19. La RDC accuse en effet la Chine d’avoir mal géré la pandémie à Wuhan et de ne pas avoir pris les mesures nécessaires pour éviter sa propagation à l’échelle mondiale.

En révisant le contrat avec la Chine, la RDC souhaite ainsi renforcer son indépendance économique et améliorer la gestion de ses ressources naturelles. Toutefois, il reste à savoir si la révision sera acceptée par la Chine et dans quelle mesure elle pourra être mise en œuvre. La relation entre la RDC et la Chine est en effet complexe et se caractérise par des intérêts économiques et politiques divergents.

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