in

le capitaine Ibrahim Traoré désigné président de transition jusqu’à l’élection de 2024

le capitaine Ibrahim Traoré désigné président de transition jusqu’à l’élection de 2024


Le capitaine Ibrahim Traoré (debout), à Ouagadougou le 8 octobre 2022.

Le Burkina Faso connaît son chef d’Etat pour les vingt et un prochains mois. Le capitaine Ibrahim Traoré, qui a pris le pouvoir il y a deux semaines lors d’un putsch, a été désigné par des assises nationales, vendredi 14 octobre, président de transition, en attendant l’élection présidentielle prévue en juillet 2024.

Ces assises nationales rassemblent quelque 300 représentants de l’armée et la police, des organisations coutumières et religieuses, de la société civile, des syndicats, des partis et des déplacés internes victimes des attaques djihadistes qui frappent le Burkina Faso depuis 2015.

Sous les acclamations, le jeune capitaine de 34 ans qui préside depuis le 30 septembre – après le deuxième putsch en huit mois qu’a connu le pays – une junte appelée Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR), a signé vendredi soir à l’issue des travaux, une « Charte de la transition ». L’article 5 de cette charte stipule que « le président du MPSR assure les fonctions de président de la transition, chef de l’Etat, chef suprême des Forces armées nationales ». Un membre de la junte avait auparavant déclaré à l’Agence France-Presse (AFP) que cet article avait été adopté « à l’unanimité ».

Lire aussi : Au Burkina Faso, le capitaine Ibrahim Traoré officiellement désigné président

« Urgences sécuritaires »

L’article 4 souligne que « le mandat du président de la transition prend fin avec l’investiture du président issu de l’élection présidentielle » prévue en 2024. Cet article précise que « le président de la transition n’est pas éligible aux élections présidentielle, législatives et municipales qui seront organisées pour mettre fin à la transition ».

La charte maintient un gouvernement de vingt-cinq membres et une Assemblée législative de transition (ALT) de 71 membres non rémunérés, hormis des indemnités de session. Vingt des membres de l’ALT seront désignés par le président Traoré, seize par les Forces de sécurité et de défense (FDS), les autres par les régions, les partis politiques et les organisations de la société civile.

Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Comment la Russie avance ses pions en Afrique, du Mali au Burkina Faso

Le 24 janvier, des militaires emmenés par le lieutenant-colonel Paul Henri Sandaogo Damiba et regroupés au sein du MPSR, avaient renversé le président Roch Marc Christian Kaboré, accusé d’incapacité face aux attaques jihadistes qui se sont multipliées au Burkina. Elles n’ont pas cessé en huit mois et, face à la dégradation constante de la situation, un nouveau putsch a eu lieu le 30 septembre, qui a porté au pouvoir Ibrahim Traoré, afin de « recentrer la transition sur les urgences sécuritaires », selon la junte.

Soutien de la rue

Le capitaine Traoré avait assuré qu’il ne ferait qu’expédier « les affaires courantes » jusqu’à la désignation d’un nouveau président de transition civil ou militaire par des « assises nationales ». Mais depuis son coup d’Etat, il n’a cessé de bénéficier du soutien de la rue.

Lire aussi : Les Etats-Unis mettent en garde les putschistes au Burkina Faso contre le groupe russe Wagner

Vendredi encore, plusieurs centaines de personnes ont manifesté près du Centre de conférence où se tenaient les assises, en brandissant son portrait et en criant son nom, d’autres agitant des drapeaux russes, burkinabé et maliens.

Des partisans du capitaine Ibrahim Traoré, à Ouagadougou, le 14 octobre 2022.

Dans plusieurs pays d’Afrique francophone, Moscou jouit d’un soutien populaire grandissant quand la France, ex-puissance coloniale, y est de plus en plus vilipendée, en particulier au Mali, pays voisin du Burkina également dirigé par des militaires putschistes depuis 2020.

« Nous voulons le capitaine Traoré ou rien. Il faut que les participants aux assises comprennent clairement ce message et suivent le choix du peuple », a déclaré un manifestant, Sayouba Ouedraogo. « Nous savons exactement ce que nous voulons » et « c’est la confirmation du capitaine Traoré comme chef de l’Etat et président du Burkina Faso », a dit pour sa part Monique Yeli Kam, qui représente le Mouvement pour la renaissance du Burkina (MRB, ex-opposition) aux assises. Selon elle, il « incarne le renouveau, un renouvellement générationnel, une rupture avec les anciennes pratiques ».

L’ambassade de France conseille de limiter les déplacements

L’ambassadeur de France au Burkina Faso, Luc Hallade, avait appelé ses compatriotes « à limiter » vendredi leurs déplacements « au strict nécessaire », « par crainte de nouveaux mouvements de protestation ». Des intérêts de la France au Burkina, dont l’ambassade et deux Instituts français, ont été pris à partie par des manifestants pro-Traoré à l’occasion du dernier putsch.

Lire aussi : Burkina Faso : la délégation de la Cedeao repart « confiante » après sa visite post-coup d’Etat

Les attaques régulières de groupes armés affiliés à Al-Qaïda et au groupe Etat islamique (EI) ont fait des milliers de morts et provoqué le déplacement de quelque deux millions de personnes depuis 2015. Plus de 40 % du territoire échappe au contrôle de l’Etat, notamment du côté des frontières avec le Mali et le Niger.

Le capitaine Traoré a assuré que Ouagadougou continuerait à respecter les engagements pris sous M. Damiba vis-à-vis de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao), en particulier sur l’organisation d’élections et un retour de civils au pouvoir au plus tard en juillet 2024.

Lire aussi Burkina Faso : qui est Ibrahim Traoré, le chef d’Etat autoproclamé ?

Le Monde avec AFP

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

BFMTV

L’Inde tire avec succès un missile balistique depuis un sous-marin

L'interprète de Hagrid dans «Harry Potter», Robbie Coltrane, est décédé

L’interprète de Hagrid dans «Harry Potter», Robbie Coltrane, est décédé