Le groupe public algérien des hydrocarbures Sonatrach a annoncé jeudi 6 octobre avoir signé un contrat avec son principal client en Espagne, Naturgy, pour « réviser » les prix du gaz qu’il lui fournit. La nature de cette « révision » n’a pas été précisée, mais Sonatrach a évoqué ces derniers mois, dans un contexte de crise diplomatique entre Alger et Madrid, une hausse des prix de son gaz vendu à l’Espagne.
Cette décision a été annoncée au moment où les cours ne cessent de grimper en raison des perturbations dans l’approvisionnement de l’Europe en gaz russe en raison de la guerre en Ukraine, pays envahi par la Russie.
« Sonatrach et son partenaire Naturgy ont convenu de réviser les prix des contrats de fourniture de gaz à long terme existants à la lumière de l’évolution du marché, assurant ainsi l’équilibre de leurs contrats sur une base gagnant-gagnant », a indiqué la compagnie algérienne dans un communiqué.
L’accord a été signé à Alger par le PDG de Sonatrach, Toufik Hakkar, et son homologue de Naturgy, Francisco Reynes Massanet. Naturgy est le principal acheteur espagnol de gaz algérien. Le groupe espagnol est actionnaire à quasi-parité (49 % /51 %) avec Sonatrach du pipeline Medgaz, qui relie directement l’Espagne aux champs gaziers algériens.
La question du Sahara occidental
Selon Enagas, gestionnaire du réseau gazier espagnol, l’Algérie était en août le deuxième fournisseur de gaz de l’Espagne (24 %), derrière les Etats-Unis (26,5 %) et devant le Nigeria (15,3 %). La part du gaz algérien dans les importations espagnoles a fortement baissé ces derniers mois, tandis qu’elle représentait il y a peu encore 50 % de ses importations. Cette baisse est survenue sur fond de graves tensions entre Alger et Madrid.
Le gouvernement algérien est très remonté contre l’Espagne depuis que le gouvernement du socialiste Pedro Sánchez a décidé, en mars, de soutenir le plan d’autonomie marocain pour le Sahara occidental, afin de mettre fin à près d’un an de crise diplomatique entre Madrid et Rabat.
En réaction à cette volte-face dans la position traditionnellement neutre de Madrid, les autorités algériennes ont suspendu début juin un traité de coopération avec l’Espagne. La question du Sahara occidental, ancienne colonie espagnole considérée comme un « territoire non autonome » par l’ONU, oppose depuis des décennies le Maroc – qui en contrôle 80 % – aux indépendantistes du Front Polisario, soutenus par Alger.
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