Le Secrétariat d’État à l’économie (Seco) de la Suisse a défendu sa politique de gel des avoirs d’oligarques russes, qui a entraîné le blocage de près de 7,5 milliards de francs suisses (soit près de 7,6 milliards d’euros) d’actifs depuis l’imposition de sanctions suite à l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Ce montant représente «un bon tiers» des actifs gelés dans l’ensemble de l’Union européenne, selon Helene Budliger Artieda, la directrice du Seco. Elle a rappelé qu’il y avait eu un malentendu concernant les montants gelés, car le chiffre de 50 à 100 milliards de francs supplémentaires évoqué par l’ambassadeur des États-Unis en Suisse, Scott Miller, est une estimation des possibles avoirs russes gérés qui n’a pas été avancée par l’administration suisse. En outre, elle a souligné que tous les Russes ne sont pas soumis aux sanctions, mais seulement une minorité, ce qui expliquerait pourquoi le montant n’atteint pas les 50 à 100 milliards de francs demandés.
Récemment, les pays membres du G7 ont fait pression sur la Suisse pour qu’elle agisse davantage contre l’argent des oligarques russes, mais Mme Budliger Artieda s’étonne de ces critiques, citant le chiffre de «21,5 milliards d’euros» gelés dans l’ensemble de l’UE. Néanmoins, certains se demandent si ces avoirs gelés pourraient être confisqués pour contribuer à la reconstruction de l’Ukraine. Mme Budliger Artieda a expliqué qu’un groupe de travail avait discuté de ce sujet et était parvenu à la conclusion que cela représenterait une «violation du droit de propriété», ajoutant que si ces biens n’ont pas une origine criminelle, leur confiscation n’était pas autorisée en Suisse.
Depuis le début de l’invasion russe de l’Ukraine le 24 février 2022, la Suisse a répercuté l’essentiel des sanctions économiques prises par l’Union européenne à l’encontre de la Russie. Néanmoins, les critiques internationales récentes montrent que certains espèrent que la Suisse en fera davantage pour s’attaquer à l’argent des oligarques russes et aider à la reconstruction de l’Ukraine.
