Chaque mercredi, Le Monde Afrique vous présente trois nouveautés musicales issues ou inspirées du continent. Cette semaine, focus sur trois chanteuses « afropéennes » – un mot popularisé par la romancière camerounaise Léonora Miano – partagées entre le Cameroun et la France pour Irma, le Nigeria et l’Allemagne pour Nneka, l’Erythrée et les Pays-Bas pour Rimon.
« Douala Paris », d’Irma
Née en 1998 à Bangangté, au Cameroun, et arrivée en France à l’adolescence, Irma Pany s’est fait connaître il y a une dizaine d’années en postant sur YouTube des vidéos dans lesquelles elle reprenait des morceaux des Jackson Five ou de Macy Gray au chant et à la guitare, d’abord en solo puis aux côtés de stars tel Matthieu Chédid. Depuis, de l’eau a coulé sous les ponts et l’artiste a publié en mai son quatrième album, Douala Paris, qui rassemble huit chansons composées au fil d’allers-retours entre les deux villes. Entre folk, afropop et chanson française, Irma s’autorise même un détour par le rap dans le titre éponyme.
« Yansh », de Nneka
C’est aussi un rap que Nneka Egbuna a choisi de publier en clip, début juin, avec Yansh, un titre extrait de son nouvel opus, Love Supreme, paru en février. Référence à John Coltrane ? Peut-être. En tout cas, la chanteuse née en 1981 à Warri, au Nigeria (le pays de son père), et installée depuis l’âge de 18 ans à Hambourg, en Allemagne (celui de sa mère), est davantage influencée par la soul d’Erykah Badu, le hip-hop de Lauryn Hill ou l’afrobeat de Fela Kuti. Artiste accomplie, elle a profité de l’absence de concerts liée à la pandémie de Covid-19 pour affiner ses compétences en dessin et réaliser elle-même la pochette de l’album.
« 20/20 », de Rimon
Enfin, direction Amsterdam, où la nouvelle sensation R&B s’appelle Rimon Bahere. Née en 1997 en Erythrée, la jeune femme est arrivée toute petite aux Pays-Bas avec sa mère. A 17 ans, elle quitte le lycée pour voyager et faire de la musique avec le compositeur Samuel Kareem. Huit ans plus tard, elle a à son actif de nombreux singles – dont celui qui l’a fait percer, Grace, en 2018 –, un passage chez Colors et trois EP, dont Digital Tears, paru en septembre 2021. Parmi les six morceaux qui le composent, 20/20 a fait l’objet d’un très beau clip que la chanteuse a dédié à l’Ethiopie, pays voisin de l’Erythrée déchiré par la guerre au Tigré.
Cette sélection musicale s’arrête pendant un mois, elle reprendra le 31 août. En attendant, retrouvez tous nos coups de cœur dans la playlist YouTube du Monde Afrique.
Le festival Nyege Nyege fait escale à Saint-Nazaire
Le festival Les Escales se tiendra à Saint-Nazaire (Loire-Atlantique) du vendredi 29 au dimanche 31 juillet. Et pour fêter cette 30e édition, les organisateurs ont choisi d’associer à la programmation huit festivals du monde entier. Parmi eux, le célèbre Sziget, en Hongrie, mais aussi le Nyege Nyege, en Ouganda, événement incontournable pour les fans d’électro africaine, qui a choisi de mettre en avant deux artistes du continent.
D’abord la DJ et productrice sud-soudanaise Turkana, qui a grandi dans un camp de réfugiés au Kenya avant de devenir une figure de la scène underground de Kampala en mêlant techno et sons africains. Et puis l’ovni kényan Kabeaushé, à mi-chemin entre Prince et Marilyn Monroe (il se produit vêtu d’une combinaison orange et d’une perruque blonde), dont la musique entre pop et hip-hop est sans grand intérêt mais qui n’a pas son pareil pour transformer une salle de concert en boîte de nuit.