La Russie a convoqué jeudi l’ambassadeur français, Pierre Lévy, au ministère des Affaires étrangères à Moscou pour protester contre les livraisons d’armes à l’Ukraine, au moment où Kiev a repris des territoires avec l’aide de ces armements. « La partie russe a souligné les dangers qu’entraînent l’augmentation des livraisons d’armes et de matériel au régime de Kiev, ainsi que l’intensification des programmes d’entraînement pour la formation de militaires ukrainiens », a indiqué la diplomatie russe dans un communiqué.
« Cette ligne contredit les déclarations depuis Paris de responsables officiels qui disent vouloir un règlement pacifique en Ukraine« , a ajouté cette source, précisant que l’ambassadeur français s’était entretenu avec un vice-ministre russe, Alexandre Grouchko. Le 20 septembre déjà, Pierre Lévy s’était entretenu à Moscou avec le vice-ministre. Dans un communiqué, la diplomatie russe avait alors jugé « inacceptable » la poursuite « du gavage de l’Ukraine avec des armes occidentales, dont françaises ».
D’autres livraisons dans les tuyaux Ukra
Depuis le début de l’offensive russe en Ukraine, le 24 février, Paris a livré du matériel militaire à Kiev, notamment 18 canons longue portée Caesar, particulièrement redoutables pour frapper les lignes d’approvisionnement à l’arrière du front. La France envisage de fournir à Kiev six à 12 exemplaires supplémentaires de ce canon de 155 mm monté sur camion, prélevés sur une commande destinée au Danemark, a indiqué lundi à l’AFP une source proche du dossier, confirmant une information du quotidien Le Monde.
Paris étudie également la possibilité de livrer à Kiev 20 véhicules blindés Bastion. L’Ukraine, après avoir reçu de nombreuses livraisons d’armes occidentales, surtout américaines, mène depuis début septembre plusieurs contre-offensives avec succès et a repris d’importants territoires aux forces russes.