Les syndicats français organisent leur onzième journée de grève jeudi pour protester contre la réforme controversée des retraites adoptée par le Parlement. Les autorités s’attendent à une participation de 600 000 à 800 000 personnes, dont 60 000 à 90 000 à Paris. Cependant, le nombre de grévistes est en baisse par rapport aux précédentes journées de mobilisation.
À huit jours de la décision du Conseil constitutionnel sur les retraites, les syndicats organisent cette nouvelle journée de mobilisation pour faire pression sur le gouvernement alors que les discussions restent bloquées. Les leaders syndicaux ont récemment rencontré la ministre des Transports, Élisabeth Borne, mais cette réunion s’est soldée par un « échec » selon l’intersyndicale. Ils ont demandé à retirer la réforme et ont affirmé qu’ils refusaient de « tourner la page » avant d’ouvrir de véritables séquences de concertation.
Le gouvernement, pour sa part, a accusé les syndicats de ne pas vouloir entrer dans un compromis et a qualifié le projet de réforme de « porté démocratiquement ». L’unité syndicale est cependant restée forte et Sophie Binet, la nouvelle secrétaire générale de la CGT, a appelé les Français à manifester et faire grève massivement contre un gouvernement qu’elle juge « obtus, radicalisé et déconnecté ».
La mobilisation du 28 mars avait enregistré une baisse de participation, mais cette fois-ci les autorités attendent de 600 000 à 800 000 personnes. Le nombre de grévistes, quant à lui, est en baisse. Le trafic SNCF sera en nette amélioration comparé aux journées précédentes, avec trois TGV sur quatre et un TER sur deux prévus. Le trafic pour le métro et le RER à Paris devrait être « quasi normal ». Dans l’Éducation nationale, environ 20% des enseignants du primaire seront en grève, selon le Snuipp-FSU.
La décision du Conseil constitutionnel sur la réforme est attendue le 14 avril. Si la réforme est censurée dans son ensemble, les syndicats pourraient profiter de la procédure de référendum d’initiative partagée (RIP) pour ne pas promulguer cette loi et repartir sur de bonnes bases. Les syndicats planifient d’ailleurs une nouvelle journée de mobilisation avant la décision des Sages.