La Nouvelle-Zélande a lancé un nouveau programme de visa doré en septembre dernier, mais n’a reçu que 14 demandes en six mois, comparé aux 492 candidatures du précédent programme similaire. Ce programme est désormais plus restrictif, le montant du ticket d’entrée et le type d’investissement exigé ont été augmentés. Il en coûte désormais au minimum 5 millions de dollars néo-zélandais (2,8 millions d’euros) en investissements directs dans les entreprises locales ou bien 15 millions de dollars (8,6 millions d’euros) investis en actions. Auparavant, 3 millions placés sans risque dans l’immobilier suffisaient pour bénéficier du même statut.
Marcus Beveridge, à la tête d’un cabinet d’avocats d’Auckland qui conseille les immigrants, suggère que la barre a été placée un peu haut. Les dix premiers candidats n’ont rapporté au total que 111 millions de dollars néo-zélandais, alors que l’ancien programme permettait d’injecter chaque année 1 milliard de dollars dans l’économie.
La révision des critères d’attribution de la résidence permanente de la Nouvelle-Zélande était nécessaire après la controverse suscitée par Peter Thiel. Après seulement une douzaine de jours passés dans le pays, le richissime cofondateur de PayPal avait réussi à décrocher la nationalité néo-zélandaise, statut qui lui avait permis d’acquérir une somptueuse propriété sans avoir à solliciter l’autorisation du bureau des investissements étrangers. Les gouvernements sont un peu partout confrontés au casse-tête de l’acceptation de l’argent des investisseurs étrangers tout en évitant les risques, surtout lorsque le coût du logement se met à flamber pour les locaux.
La pandémie avait dopé l’intérêt pour les visas dorés dans un premier temps, mais trois ans après l’arrêt de pans entiers de l’économie mondiale, les réactions négatives se multiplient, selon Bloomberg. Le Royaume-Uni, l’Irlande et le Portugal ont mis fin à leurs propres programmes de visa doré, car les riches acheteurs étrangers ont fait grimper les prix de l’immobilier et les soupçons de fraude se sont multipliés.
Au sein du marché hautement concurrentiel des visas dorés, la Nouvelle-Zélande se trouve désormais en concurrence avec d’autres pays de la zone Asie-Pacifique tels que l’Indonésie, le Cambodge, la Malaisie, Singapour ou encore la Thaïlande. Ces pays ont de quoi séduire les investisseurs avec leurs centres urbains plus importants ou plus proches des marchés asiatiques. Timothy Fadgen, spécialiste des relations internationales à l’Université d’Auckland, estime que le moment où la Nouvelle-Zélande pouvait faire figure de refuge ultime est peut-être passé.