Faut-il mettre Paris sous tutelle ? La dette de la capitale a atteint 7,7 milliards d’euros aujourd’hui, contre zéro en 2001. « Il y a une situation financière grave et qui n’est pas, comme le dit Anne Hidalgo, liée au Covid-19. Les chiffres sont éloquents, la dette depuis le début du mandat de Madame Hidalgo en 2014 a doublé », a déclaré Clément Beaune, ministre délégué chargé des Transports, invité du Grand rendez-vous dimanche avant de préciser que la mise sous tutelle de Paris n’était « pas exclue ».
« Une fin de règne s’est installée »
« C’est gravissime, je ne le souhaite pas car ce serait un ultime recours extrêmement négatif, je suis attaché à la liberté, à l’autonomie des collectivités locales et je suis attaché à la responsabilité en politique, donc que chacun assume ses actes », a-t-il appuyé.
Contrainte par cette dette abyssale, la maire de Paris n’a pas eu d’autre choix que celui de renier l’une de ses promesses électorales : ne pas augmenter les impôts locaux. « Aujourd’hui, Madame Hidalgo, pour essayer de faire face à cette espèce de boule de neige, de dettes qui s’accumulent, dit : ‘je vais augmenter de 50% la taxe foncière des Parisiennes et des Parisiens’. Bon, qu’elle le dise et qu’elle l’assume, elle l’a annoncé par communiqué de presse, sans aucune conférence, on voit qu’il y a une espèce de fin de règne qui s’est installée », a tranché le ministre délégué chargé des Transports sur Europe 1.
La page Anne Hidalgo est-elle tournée ?
L’augmentation de 50% de la taxe foncière était-elle l’erreur de trop ? Entre la transformation des voies sur berges, les kilomètres de pistes cyclables souvent développés au détriment des transports publics, la suppression des voies de bus, la politique d’aménagement de la ville menée par la maire de Paris est loin de plaire à tous. « Je pense que pour les Parisiens, la page Anne Hidalgo est déjà tournée. Quand vous avez à l’élection présidentielle moins de 2% de votre propre ville… Les Parisiens sont déjà passés à autre chose mais ils sont inquiets aujourd’hui parce qu’on leur augmente leurs taxes en catimini, parce qu’ils ne voient pas vraiment de bénéfices à cette dérive financière », a lancé Clément Beaune.
« S’il y avait des investissements qui se verraient immédiatement, ça se saurait [mais] à part les travaux, on ne voit pas grand chose », a-t-il appuyé avant de conclure. « Il faut que Paris retrouve une fierté, il faut qu’il y ait un projet politique. Aujourd’hui, on ne le voit pas. »