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La francophonie ambitionne de jouer un « rôle accru » à l’international

La francophonie ambitionne de jouer un « rôle accru » à l’international


Le sommet a réélu Louise Mushikiwabo, la secrétaire générale de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), pour un nouveau mandat de quatre ans.

Le sommet des 88 pays membres du bloc francophone s’est achevé dimanche 20 novembre en Tunisie avec l’objectif affiché de peser plus dans le règlement de crises, notamment en Afrique. « Djerba n’a pas déçu… La Tunisie n’a pas déçu », a estimé la secrétaire générale de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), Louise Mushikiwabo, lors d’une conférence de presse en clôture du sommet. « Nous sommes en route vers une francophonie de l’avenir, modernisée, beaucoup plus pertinente », a-t-elle ajouté.

Sur l’île de Djerba, les travaux du dimanche ont été en grande partie consacrés à la « défiance citoyenne », avec des populations lassées des « turbulences » politiques, notamment en Afrique de l’ouest où se sont produits récemment des coups d’Etat au Mali ou au Burkina Faso. « Toutes les zones de conflit ont été sujettes à de longs débats », a détaillé Mme Mushikiwabo, l’ancienne cheffe de la diplomatie rwandaise, interrogée sur les tensions entre République démocratique du Congo et Rwanda, ou entre Arménie et Azerbaïdjan. « La Francophonie est une organisation qui soutient, un catalyseur » pour œuvrer « à la médiation entre les parties en conflit », a-t-elle souligné.

Mais cette organisation aux moyens budgétaires limités agit surtout via des « soutiens techniques », par exemple pour la préparation d’élections. Et pour la médiation des conflits, l’OIF travaille « en subsidiarité aux organisations régionales plus proches des conflits ». En revanche, les dirigeants réunis à Djerba veulent, selon elle, « continuer la réflexion pour améliorer la relation entre citoyens et gouvernants dans un format beaucoup plus inclusif » et ouvert aux sociétés civiles.

Pas de consensus sur la guerre en Ukraine

La Déclaration de Djerba, adoptée à l’issue du sommet, contient en outre une « déclaration claire », dont la teneur n’a pas été dévoilée, sur l’invasion russe de l’Ukraine, à la demande du président Emmanuel Macron. Pourtant, ce dossier brûlant ne fait pas consensus sur le continent africain où certains pays sont très proches de la Russie et regrettent l’empressement occidental à aider l’Ukraine qui contraste avec un manque d’intérêt pour leurs propres crises. Présent samedi à Djerba, M. Macron a prôné une « francophonie d’action », reconnaissant que l’usage de la langue française avait reculé ces dernières décennies dans les pays du Maghreb

Le sommet a aussi réélu Mme Mushikiwabo, seule en lice, à la tête de l’OIF pour un nouveau mandat de quatre ans, et désigné la France à la présidence de la Francophonie en 2024, pour succéder à la Tunisie.

Renforcer la présence du français

Pour Leila Slimani, représentante spéciale de M. Macron, la rencontre a donné « un souffle nouveau » à la Francophonie, espace de 321 millions de locuteurs appelés à devenir 750 millions d’ici 2050, grâce à la démographie africaine. La Francophonie doit, selon elle, « se positionner plus fermement en faveur du multilatéralisme » et « s’emparer des nouveaux enjeux globaux », que ce soit le climat ou les crises politiques.

Rejetant « tout combat de langues », en notant que tous les pays sauf la France pratiquent d’autres idiomes, Mme Mushikiwabo a appelé à investir et améliorer l’éducation en français sur le continent africain.

Autre chantier : renforcer la présence du français sur internet et dans les organisations internationales, où la langue de Molière est en recul, y compris au sein du bloc européen de l’OIF, deuxième plus important (19 pays) derrière l’Afrique (32 pays).

L’OIF veut aussi, selon la secrétaire générale, renforcer la « Francophonie économique », une coopération accrue au sein de l’espace francophone, qui passera notamment par le numérique, l’une des thématiques principales du sommet prolongé par un Forum économique jusqu’à lundi.

Des formations pour 250 000 jeunes sont notamment prévues, des encouragements aux PME et des missions francophones comme celles qui ont emmené 200 opérateurs économiques en Asie du sud-est, au Vietnam et Cambodge, deux pays membres de l’OIF, au Rwanda ou au Gabon.

Pour l’entrepreneuriat féminin, autre thématique du sommet, la cheffe de l’OIF a appelé les Etats membres à financer davantage les projets du fonds « La Francophonie avec elles ».

Le sommet de la Francophonie 2024 se tiendra en France pour la première fois depuis plus de 30 ans, au château de Villers-Cotterêts, dans l’Aisne, siège de la future Cité internationale de la langue française, a par ailleurs annoncé Emmanuel Macron sur TV5 Monde.

Lire aussi : Avec deux ans de retard, la Francophonie célèbre son cinquantenaire sur fond de crises

Le Monde avec AFP

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