Pékin renforce ses positions diplomatiques et économiques tout en augmentant sa puissance militaire pour faire face aux coopérations multilatérales de l’Aukus et du Quadrilatère (Quad) qui visent à contenir son influence. L’Aukus représente une alliance entre les États-Unis, le Royaume-Uni et l’Australie, et le Quad entre les États-Unis, le Japon, l’Australie et l’Inde. L’Australie est membre des deux groupes, et les sous-marins nucléaires fabriqués aux États-Unis et au Royaume-Uni dans le cadre de l’Aukus seront déployés en Asie-Pacifique depuis l’Australie. Le projet nécessite un investissement de 368 milliards de dollars australiens.
Face à ce développement, la Chine va réagir pour protéger ses intérêts. La mission diplomatique chinoise auprès des Nations Unies a déclaré sur Twitter que l’accord relatif aux sous-marins est un acte flagrant qui pose des risques en matière de prolifération nucléaire, sape le système international de non-prolifération, encourage la course à l’armement et nuit à la paix et à la stabilité dans la région. Les médias officiels ont également cité les propos du spécialiste militaire chinois, Song Zhongping, affirmant que cet investissement considérable ne peut assurer la sécurité de l’Australie, mais protégera l’hégémonie planétaire des États-Unis. C’est une erreur coûteuse.
La militarisation chinoise suscite également des inquiétudes. La Chine a mis en service son premier porte-avions en 2012 et en a depuis construit un deuxième. Le pays a également renforcé ses forces aériennes et navales, augmenté sa production de missiles et élargit sa portée grâce à des bases navales à l’étranger. L’objectif déclaré de la Chine est de protéger ses intérêts et d’étendre son influence dans la région de l’Asie-Pacifique, mais ces développements renforcent également les inquiétudes sur les intentions de la Chine et sa volonté de défier l’ordre international.
Cependant, la Chine estime que son accent mis sur la défense est justifié, car elle a été confrontée à des défis de sécurité, notamment ceux liés à la souveraineté territoriale. La Chine revendique des droits de souveraineté sur la mer de Chine méridionale et orientale, ainsi que sur Taïwan. Elle affiche également une occupation musclée du Tibet et préconise une position de force concernant Hong Kong. La Chine considère également l’incendie meurtrier de son consulat à Houston en 2020 comme une attaque visant à nuire aux relations sino-américaines.
La Chine se voit donc confrontée à une situation complexe. D’une part, elle cherche à développer son économie et à protéger ses intérêts dans la région de l’Asie-Pacifique. D’autre part, elle doit faire face aux initiatives multilatérales qui visent à contenir son déploiement et à ses propres ambitions militaires. Les États-Unis, qui considèrent la Chine comme leur principal concurrent stratégique, poursuivent une politique de soutien militaire à leurs alliés en Asie, tandis que la Chine poursuit une politique de modernisation militaire. Cette situation soulève des inquiétudes quant à l’escalade des tensions dans la région, voire à une confrontation militaire ouverte.