in

La Banque centrale européenne relève son taux d’intérêt à 1,5 %, un niveau inédit depuis 2008

La Banque centrale européenne relève son taux d’intérêt à 1,5 %, un niveau inédit depuis 2008


La présidente de la Banque centrale européenne (BCE), Christine Lagarde, assiste à une conférence de presse après la réunion de politique monétaire de la BCE, à Francfort (Allemagne), le 27 octobre 2022.

Comme prévu, la Banque centrale européenne (BCE) a poursuivi, jeudi 27 octobre, le durcissement de sa politique monétaire, ce qui commence à provoquer des tensions avec les gouvernements de la zone euro, lesquels s’inquiètent des risques de récession. Elle a relevé son taux d’intérêt de 0,75 point, à 1,5 %, un niveau inédit depuis 2008. « C’est significatif », a reconnu Christine Lagarde, sa présidente. Il s’agit de la troisième hausse du taux de dépôt en trois réunions, et de la deuxième hausse successive de 0,75 point. Jamais, dans l’histoire de la BCE, créée en 1998, un resserrement aussi rapide n’avait eu lieu.

Lire aussi : Article réservé à nos abonnés La Banque centrale européenne va annoncer une nouvelle hausse des taux qui aura des répercussions très concrètes

L’objectif est de lutter, pour reprendre l’expression de Mme Lagarde, contre « cette hausse sans précédent de l’inflation », qui atteignait 9,9 % en septembre dans la zone euro (par rapport à 2021). Durant toute sa conférence de presse, la présidente de la BCE a rappelé que son mandat était la stabilité des prix, avec un objectif d’inflation à 2 %. Le durcissement actuel n’est donc pas terminé : « Nous avons fait des progrès significatifs vers la normalisation de notre politique monétaire, mais nous n’avons pas fini. » Au moins une hausse supplémentaire du taux d’intérêt est prévue lors de la prochaine réunion de décembre, pour le porter sans doute à 2 %. Au-delà, Mme Lagarde refuse de s’engager, mais les marchés financiers tablent actuellement sur un taux qui pourrait monter jusqu’à 3 %.

La politique de la BCE – similaire à celles de toutes les grandes banques centrales occidentales – commence à faire grincer des dents parmi les gouvernements de la zone euro. Dans un entretien aux Echos, le 17 octobre, Emmanuel Macron a notamment sonné l’alarme : « Je suis inquiet de voir beaucoup d’experts et certains acteurs de la politique monétaire européenne nous expliquer qu’il faudrait briser la demande européenne pour mieux contenir l’inflation. Il faut faire très attention. »

L’heure n’est plus au « quoi qu’il en coûte »

La nouvelle présidente du conseil italien, Giorgia Meloni, a abondé dans ce sens, s’inquiétant d’une action « dangereuse », qui « impacte les crédits des banques aux familles et aux entreprises ». Sans compter les « difficultés supplémentaires pour les pays qui, comme [le sien], ont une dette publique élevée ».

En durcissant sa politique, la BCE entre effectivement en conflit avec les gouvernements. L’augmentation des taux d’intérêt cherche précisément à ralentir « les crédits des banques », ce que dit craindre Mme Meloni. Inversement, Mme Lagarde avertit les gouvernements : « Les mesures budgétaires pour protéger l’économie de l’impact des prix élevés de l’énergie doivent être temporaires et viser les plus vulnérables. » En clair, mieux vaut éviter le bouclier tarifaire à la française, qui protège tout le monde et ne donne aucune incitation à réduire la consommation.

Il vous reste 46.98% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

🔴 EN DIRECT: BFM Bourse Le Debrief

🔴 EN DIRECT: BFM Bourse Le Debrief

« Pour MBS et ses alliés du Golfe, le Maroc est le pays du Maghreb le plus attractif »  – Jeune Afrique

« Pour MBS et ses alliés du Golfe, le Maroc est le pays du Maghreb le plus attractif »  – Jeune Afrique