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La situation s’aggrave en République démocratique du Congo (RDC), où quinze personnes, dont trois soldats de l’ONU, ont été tuées depuis lundi 25 juillet au cours de violentes manifestations qui ont secoué l’est du pays. Parti de Goma, le mouvement s’est ensuite étendu aux villes de Beni, Butembo, Nyamilima, Sake (dans la province du Nord-Kivu) et Uvira (Sud-Kivu). Avec le même mot d’ordre : exiger le départ de la Mission de l’ONU pour la stabilisation en RDC (Monusco). Présente sur le territoire depuis 1999, cette mission de paix, d’un budget annuel d’un milliard de dollars, compte plus de 14 000 casques bleus.
Les manifestants, qui répondent à un appel de plusieurs associations et partis, notamment le mouvement citoyen Lutte pour le changement (Lucha) et la jeunesse de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS, parti au pouvoir), dénoncent l’inefficacité onusienne dans la lutte contre les dizaines de groupes armés qui sévissent dans la région depuis une trentaine d’années. Dans un rapport publié lundi, Human Rights Watch (HRW) accuse le Mouvement du 23-Mars (M23), une rébellion à dominante tutsi, vaincue en 2013 mais ayant repris les armes fin 2021, de déstabiliser la région « en ciblant des civils », selon Thomas Fessy, chercheur pour l’ONG.
De violentes manifestations ont éclaté dans l’est de la RDC pour demander le départ de la Monusco. Un retour au calme est-il possible ?
Les manifestations contre la mission de maintien de la paix sont récurrentes depuis une dizaine d’années. Mais la frustration et la violence des manifestants atteignent aujourd’hui un niveau inédit. La population ne voit pas la fin des cycles de violences qui sont le lot quotidien de millions de familles. Alors que le gouvernement avait mis en place un état de siège dans le Nord-Kivu et l’Ituri pour remédier à cet état d’insécurité, la situation s’est encore détériorée. La situation humanitaire est exécrable. Il n’y a jamais eu autant de déplacés : 5,5 millions à travers le pays, dont 4 millions dans le Nord-Kivu et l’Ituri. Au-delà de la colère populaire, certaines figures politiques ont attisé les braises avant ces manifestations et les forces de sécurité congolaises ne sont réellement intervenues qu’au troisième jour.
« La Monusco se retrouve bien souvent à appliquer de simples pansements sur un territoire gigantesque »
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