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Golshifteh Farahani salue l' »audace folle » des manifestants qui « relèvent le menton »

Golshifteh Farahani salue l'"audace folle" des manifestants qui "relèvent le menton"



L actrice Golshifteh Farahani en decembre 2019 au festival du film international de Marrakech 1497337

Celle qui a quitté le régime iranien à l’âge de 26 ans évoque le soulèvement populaire que connaît son pays depuis la mort de la jeune Mahsa Amini.

L’actrice Golshifteh Farahani, devenue française après avoir quitté son Iran natal, regarde avec admiration le soulèvement populaire qui secoue son pays d’origine. Alors que les manifestations se multiplient dans la République islamique pour protester contre des lois liberticides, la star des Filles du soleil dresse le constat d’un fossé entre les jeunes iraniens et sa propre génération dans les colonnes du Monde:

« Nous, quand on était interpellés dans la rue par la police de moralité, on baissait la tête en murmurant: ‘Désolé, désolé’, comme des petits oiseaux peureux. Eux? Ils relèvent le menton, presque provocateurs, avec une audace folle: ‘Moi, je fais ça pour le sang de Mahsa Amini que vous avez fait couler. Alors quoi? Vous voulez m’arrêter? Arrêtez-moi! Vous voulez me tuer? Tuez-moi!’. C’est sidérant. »

Les protestations ont commencé le 16 septembre, le jour de la mort de Mahsa Amini, jeune femme de 22 ans arrêtée trois jours plus tôt dans la capitale pour « port inapproprié de vêtements ». Sa mort a déclenché une vague de protestation dans le pays: dans les manifestations comme sur les réseaux sociaux, des femmes défilent tête nue, se coupent les cheveux ou brûlent leur voile.

Un mouvement violemment réprimé par les autorités: selon l’ONG Iran Human Rights (IHR), mentionnée par l’AFP, au moins 92 manifestants ont été tués dans la répression, qui s’est accompagnée de restrictions d’accès à Internet, notamment des blocages d’Instagram et de WhatsApp. Ce qui n’empêche pas la révolte de continuer à gronder, comme le note Golshifteh Farahani: « Leur idéal tient en un mot: liberté. Derrière, il n’y a ni théorie, ni idéologie, ni concept historique ou philosophique », analyse-t-elle. « Ces jeunes gens de la génération Z ont fait ce que nous n’aurions jamais osé faire. »

Génération « brûlée »

Née en 1983, trois ans après la révolution islamique iranienne, elle estime que sa propre génération a été « complètement brûlée »:

« Notre petite enfance à nous (…) s’est déroulée sous les bombes et dans le vacarme des sirènes. On a connu la peur dans les yeux de nos parents, on a vu les maisons détruites dans notre rue de Téhéran (…) Cette génération Z n’a connu ni la révolution ni la guerre, elle est née dans le marasme, coincée dans un pays qui est une dictature. Mais elle a Instagram, TikTok, elle sait ce qu’il se passe dans le monde, elle est irrévérencieuse, sans complexe ni timidité. J’ai l’impression qu’elle ne craint rien. »

Golshifteh Farahani est arrivée en France à 26 ans, après un début de carrière prolifique en Iran. Elle explique avoir fui les pressions du régime islamique qui voyait d’un mauvais oeil sa trajectoire internationale. depuis, elle a tournée pour Jim Jarmusch, Christophe Honoré ou encore Alain Chabat. Elle sera bientôt à l’affiche d’Une comédie romantique, de Thibault Segouin.

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