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Giorgia Meloni s’indigne des propos de la ministre française Laurence Boone sur le prochain gouvernement italien

Giorgia Meloni s’indigne des propos de la ministre française Laurence Boone sur le prochain gouvernement italien


Laurence Boone et Emmanuel Macron à Prague, lors des débuts de la Communuaté politique européenne, le 7 octobre 2022.

L’axe Paris-Rome s’est brouillé quelques heures, vendredi 7 octobre. Dans un entretien au quotidien La Repubblica, la ministre des affaires européennes Laurence Boone, interrogée sur la manière dont Paris travaillera avec le prochain gouvernement italien, a répondu : « Nous serons très vigilants sur le respect des valeurs et des règles de l’Etat de droit ». « L’Union européenne a déjà démontré sa vigilance à l’égard d’autres pays comme la Hongrie et la Pologne », a-t-elle ajouté..

Ces déclarations ont provoqué l’ire de Giorgia Meloni, dont le parti d’extrême droite Fratelli d’Italia a remporté les législatives du 25 septembre. La future première ministre de la troisième économie de la zone euro, dont le gouvernement devrait entrer en fonction d’ici fin octobre, a dénoncé sur Facebook « une menace inacceptable d’ingérence contre un Etat souverain membre de l’Union européenne ».

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Avec ces déclarations, la ministre française « réplique la gaffe faite par la première ministre Elisabeth Borne », ajoute-t-elle. Le 26 septembre, dès le lendemain de la victoire de Mme Meloni, Mme Borne avait prévenu que la France serait « attentive » au « respect » des droits humains et du droit des femmes à avorter.

La coalition de Mme Meloni dispose de la majorité absolue aussi bien à la Chambre des députés qu’au Sénat, et les militants des droits civiques craignent un recul significatif des droits civiques, de l’avortement au mariage de personnes de même sexe, avec l’arrivée au pouvoir de partis défendant les « valeurs familiales et traditionnelles ».

« Je suis confiante dans le fait que le gouvernement français démentira immédiatement ces déclarations », affirme Mme Meloni. « L’ère des gouvernements dirigés par le PD [Parti démocrate, principal parti de gauche] qui demandent protection à l’étranger est terminée, je crois que c’est clair pour tout le monde, aussi bien en Italie qu’à l’étranger », conclut-elle.

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« Faire avancer l’Europe »

Le président Emmanuel Macron a assuré, plus tard vendredi, des bonnes relations que Paris souhaite entretenir avec Rome. « Qui que ce soit que le président [Sergio] Mattarella nomme (..) la France travaillera avec bonne volonté, exigence pour faire avancer le projet européen dans lequel nous croyons », a lancé le chef de l’Etat français, à l’issue d’un sommet européen à Prague.

« Nous prenons les dirigeants que les peuples de chaque pays nous donnent et notre devoir c’est, autour de la table, de faire avancer l’Europe, de manière la plus juste, la plus efficace (…) en veillant à respecter tous nos principes, tous nos objectifs, toute notre ambition », a-t-il ajouté.

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Emmanuel Macron a par ailleurs tressé des lauriers au président du Conseil italien sortant et ex-président de la Banque centrale européenne Mario Draghi. « Je veux dire le bonheur de chaque jour que j’ai de collaborer avec mon ami Mario Draghi », a-t-il souligné.

« Il n’y a jamais eu un jour où nous n’avons pas appris l’un de l’autre, en tout cas où je n’ai pas appris de lui plus modestement, et où nous n’avons pas été heureux de travailler ensemble », a dit le chef de l’Etat. « Je lui dois beaucoup et je pense que c’est une immense chance pour l’Italie et l’Europe que ces années où il a été en charge ».

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Le Monde avec AFP

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