Le 1er mai 2023 a été marqué par une mobilisation massive des travailleurs français. Les grandes villes de Paris, Nantes, Toulouse ou Bordeaux ont été prises d’assaut par des manifestants unis pour défendre leurs droits et dénoncer la politique du gouvernement. Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT, avait promis une mobilisation sans précédent depuis les trente dernières années en France, et elle a tenu sa promesse. Laurent Berger, de la CFDT, a également confirmé que cette mobilisation n’était pas un baroud d’honneur.
La mobilisation a été massive et le nombre de participants est impressionnant. La CGT a recensé 2,3 millions de manifestants en France, dont 550 000 à Paris, tandis que le ministère de l’Intérieur a dénombré 782 000 manifestants, dont 112 000 dans la capitale. Cette mobilisation dépasse de loin celle de 2022 et même celle de 2009, lors du précédent 1er mai unitaire des huit principaux syndicats de salariés.
Cependant, cette journée de mobilisation a été entachée par des affrontements entre les forces de l’ordre et des groupes radicaux tels que les black blocs. À Paris, Lyon et Nantes, les groupes radicaux ont occulté la masse des cortèges en début de parcours. Les forces de l’ordre étaient présentes en grand nombre pour leur faire face. Cinq mille policiers et gendarmes étaient déployés à Paris. À Nantes, des jets de pierres ont fusé sur les bâtiments et en direction des forces de l’ordre. Ces dernières ont répliqué par des salves de gaz lacrymogène, de grenades assourdissantes et des tirs de lanceurs de balles de défense. Les black blocs ont utilisé des parapluies pour se protéger et attaquer les forces de l’ordre.
À Paris, le passage des black blocs dans un épais nuage de lacrymogènes a engendré plusieurs vitrines brisées, ainsi que le stand du Parti communiste français (PCF). Fabien Roussel a dû être évacué sous des slogans hostiles et un engin explosif a touché le stand communiste. Les heurts ont également entraîné l’incendie d’un immeuble de bureaux en construction sur la place de la Nation, ce qui a nécessité l’intervention des pompiers.
La place de la Nation est devenue une gigantesque nasse où l’odeur des lacrymogènes se mêlait à celles des baraques à frites et des merguez, entre charges des forces de l’ordre et répliques de projectiles. Les derniers manifestants se sont rassemblés autour d’une casserole géante avant que les premiers ordres de dispersion ne retentissent et que la place ne soit rendue à la circulation.
En somme, ce 1er mai 2023 a été marqué par une mobilisation sans précédent des travailleurs français, réunis pour défendre leurs droits face à la politique du gouvernement. Cependant, la mobilisation a été ternie par des affrontements entre les forces de l’ordre et les black blocs, créant une tension qui a finalement été évacuée en fin de journée.