Il avait quitté le Parc OL par un doublé face à Nice (3-3), le 20 mai 2017. Si le stade de l’Olympique lyonnais a changé de nom depuis (il s’appelle désormais le Groupama Stadium), Alexandre Lacazette a gardé ses bonnes habitudes : il y a déjà marqué trois buts cette saison, dont un dès les retrouvailles avec « son » public contre Ajaccio (2-1), lors de la première journée de Ligue 1. Une manière de bien lancer la saison des Gones, et aussi de rappeler quel buteur il était avant son départ à Arsenal.
Alexandre Lacazette aura une nouvelle occasion de prouver ses qualités ce dimanche 18 septembre, lors de la réception du PSG, à 20 h 45, en clôture de la 8e journée de Ligue 1. Une affiche qu’il ne pensait sans doute plus disputer lorsqu’il a rallié Londres, en 2017, contre 53 millions d’euros, un record à l’époque pour les Gunners. Mais, comme un autre enfant de l’OL, Corentin Tolisso, il a choisi de revenir dans son club formateur cet été, à 31 ans.
« Il a choisi de revenir dans son club de cœur pour le ramener au niveau où il voudrait le voir », Sidney Govou, ancien attaquant français passé par l’OL
« Ce n’est pas un aveu de faiblesse, mais un challenge énorme pour lui, explique Sidney Govou, ancien attaquant ayant lui aussi défendu les couleurs de l’OL, de 1999 à 2010. Il avait sans doute des offres plus intéressantes sportivement ailleurs, mais il a choisi de revenir dans son club de cœur pour le ramener au niveau où il voudrait le voir. » Rare joueur d’expérience dans l’effectif, le « Général Lacazette », comme il est surnommé à Lyon, n’a pas mis longtemps à gagner la confiance de Peter Bosz, l’entraîneur néerlandais de l’OL, qui lui a confié le brassard de capitaine dès l’entame de la saison.
Son jeu a évolué en Angleterre
« Il a beaucoup d’influence positive sur l’équipe, on a cherché des vrais leaders, lui en est un », estimait Bosz, fin août, à la veille d’une rencontre face à Reims (1-1). Lacazette fait office de vitrine du nouveau projet de son club. Il est aussi chargé de préparer le futur, et notamment d’accompagner des jeunes joueurs comme Maxence Caqueret (22 ans), Johann Lepenant (19 ans) ou Tetê (22 ans).
Buteur prolifique lors de son premier passage à Lyon (129, dont 113 en quatre saisons), Alexandre Lacazette n’est plus le même avant-centre après cinq années passées à jouer des coudes dans la rugueuse Premier League, le championnat d’Angleterre de football. Il y a été moins décisif qu’en France, marquant 73 buts en 211 matchs, mais a fait évoluer son jeu pour s’adapter à la philosophie de possession de balle prônée par les Gunners.
« Ça n’a pas été simple pour lui, là-bas », indique Gilles Grimandi. L’ancien défenseur français, lui aussi passé par Arsenal (1997-2002), voit du positif dans les années londoniennes de Lacazette. « Il a mûri, étoffé son jeu. Physiquement, ce n’est plus le même, il est bien plus résistant au duel. Et puis, quand vous partez à l’étranger, vous êtes un autre homme en revenant ! »
Un autre homme, mais dont le palmarès manque toujours cruellement d’une ligne prestigieuse. Avec l’OL, Lacazette se contente pour l’instant d’une Coupe de France et d’un Trophée des champions, remportés tous les deux en 2012. Avec les Bleus, il compte 16 sélections mais n’a pas été convié au voyage victorieux de l’équipe de France en Russie pour la Coupe du monde 2018. Quelques mois plus tôt, en novembre 2017, il inscrivait pourtant un doublé face à l’Allemagne, lors d’une rencontre amicale (2-2). C’est à ce jour sa dernière sélection internationale.
Avec Thierry Henry, une fausse ressemblance
Une aventure inachevée qui n’est pas forcément une question de niveau, selon Sidney Govou (49 sélections). « L’équipe de France, c’est compliqué, certains très bons joueurs ont simplement raté le bon wagon. Plein de choses rentrent en compte : l’intégration dans le groupe, la manière de jouer du sélectionneur… » En rejoignant Arsenal après avoir brillé dans le championnat de France, Alexandre Lacazette marchait pourtant dans les pas d’un prestigieux ancien attaquant des Bleus, Thierry Henry.
« Le jeu de Thierry était basé sur la puissance et la vitesse, ce n’est pas du tout le cas de Lacazette », Gilles Grimandi, ancien défenseur français passé par l’OL
« La similitude ne tient pas, prévient tout de suite Gilles Grimandi. J’ai joué avec Thierry à Arsenal, il avait un tout autre profil, avec un potentiel physique bien supérieur. Son jeu était basé sur la puissance et la vitesse, ce n’est pas du tout le cas de Lacazette ». Interrogé par RMC quelques semaines après son arrivée à Londres, ce dernier avait, lui aussi, évité autant que possible la comparaison avec son illustre aîné, préférant « écrire [son] histoire ».
Une histoire qui passe donc de nouveau par Lyon, équipe dont la fébrilité sera scrutée face au PSG. Après cinq matchs sans défaite, les Gones viennent en effet de subir deux revers de suite, le dernier face à Monaco (2-1), dimanche 11 septembre. L’OL aura probablement besoin d’un Lacazette à son meilleur niveau pour rivaliser avec le PSG, et sa clinquante ligne offensive Lionel Messi – Kylian Mbappé – Neymar.
🎙 Alexandre Lacazette sur les coups de pied arrêtés : « On savait que c’était notre point faible… Je suis désolé pou… https://t.co/Hhba86WzmN
Face aux stars parisiennes, l’attaquant lyonnais tentera de s’exprimer sur le terrain, à défaut de pouvoir donner de la voix dans le vestiaire : il souffre depuis plusieurs mois d’un polype (une excroissance) aux cordes vocales, l’empêchant ou presque de parler. Il en sera opéré durant la trêve internationale d’une dizaine de jours, qui suivra le match de ce soir.