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Face au couple récession-inflation, le krach se poursuit à Wall Street

Face au couple récession-inflation, le krach se poursuit à Wall Street


Le parquet de la Bourse de New York, le 23 septembre 2022.

Inflation et récession : le cocktail est explosif pour les marchés financiers, qui ont fini la semaine sur une baisse généralisée, qu’il s’agisse des actions, des obligations et de l’ensemble des devises face au dollar. En cause, la détermination de Jerome Powell, le président de la banque centrale américaine, à augmenter ses taux tant qu’il faudrait pour lutter contre l’inflation (8,3 % en août), quitte à risquer une récession. Depuis mars, la Fed a relevé ses taux à cinq reprises : ceux-ci sont passés de zéro à plus de 3 %, et le mouvement devrait se poursuivre pour atteindre au moins 4,5 % courant 2023. S’y ajoutent la relance budgétaire britannique, la menace d’une récession dans la zone euro et l’escalade militaire russe en Ukraine.

Wall Street a détesté, anticipant des coûts plus élevés pour les entreprises et une baisse à venir des profits. Ainsi, les actions américaines ont poursuivi leur krach rampant vendredi 23 septembre. L’indice Dow Jones (– 1,6 %) a touché son plus bas niveau depuis 2020, tandis que l’indice des grandes entreprises S&P 500 (– 1,7 %) et le Nasdaq (– 1,8 %), riche en technologies, se rapprochaient des plus bas touchés en juin. Depuis le début de l’année, la correction des trois indices est respectivement de 18,5 %, 22,5 % et 30,5 %.

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Les actions sont terrassées par les taux, qui n’en finissent pas de s’envoler, dans la foulée du relèvement du loyer de l’argent par la Fed : ainsi, le taux sans risque à dix ans est désormais au-dessus de 3,70 % – ils ont touché vendredi un plus haut de 3,82 %, un record depuis 2010. Les taux à deux ans, eux, se sont envolés au-dessus de 4,2 %, alors qu’ils n’étaient que de 0,2 % il y a un an. Les taux des emprunts immobiliers à 30 ans sont désormais à 6,3 %. C’est ainsi un krach immobilier qui se profile aux Etats-Unis, avec l’envolée des coûts immobiliers dans un marché dopé pendant trois ans par l’argent gratuit de la Fed et l’exode des Américains vers des logements plus grands pour cause de Covid-19.

Face au risque de récession et de moindre demande d’énergie, le pétrole du Texas (WTI) a reculé de plus de 5 %, passant largement sous les 80 dollars le baril, contre un record de 130 dollars atteint en mars, au début de la guerre en Ukraine. L’or noir retrouve ses niveaux de janvier et entraîne dans son sillage la plupart des matières premières, affectées par une possible récession mondiale : le cuivre, qui reflète en général l’économie de la planète, a perdu le quart de sa valeur depuis le début de l’année, en dépit des besoins pour la transition énergétique. Le bitcoin (environ 18 800 dollars) est au plus bas depuis fin 2020.

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