Ce 8 novembre et comme tous les deux ans, les Américains sont appelés aux urnes pour renouveler la totalité de la Chambre des représentants, soit 435 membres, et un tiers du Sénat, soit 35 sièges. Ces élus siégeront au Capitole et formeront le Congrès jusqu’en 2024, année des prochaines élections présidentielles. Comme leur nom l’indique, les élections de mi-mandats ont lieu deux ans après la présidentielle, et ressemblent souvent à un référendum sur l’occupant de la Maison Blanche. En plus de 160 ans, le parti du président n’a que très rarement échappé au vote sanction. Qu’en sera-t-il cette année pour Joe Biden et les démocrates ?
Le risque du vote sanction pour Biden
Selon les enquêtes d’opinion les plus récentes, l’opposition républicaine a de grandes chances de s’emparer d’au moins 10 à 25 sièges à la chambre basse – largement assez pour y être majoritaire. Les sondeurs sont plus mitigés quant au sort du Sénat, mais les républicains semblent là aussi avoir l’avantage. Bien que le nom de Joe Biden ne figure pas sur les bulletins de vote, de nombreux Américains perçoivent cette élection comme un référendum sur le président. Mais ce scrutin est aussi un test grandeur nature pour l’avenir politique de Donald Trump, qui s’est jeté à corps perdu dans la campagne, multipliant les meetings à travers le pays. Pour ces deux hommes, qui flirtent avec une candidature à l’élection de 2024, le résultat des midterms pourrait préfigurer un possible remake de la présidentielle de 2020.
Les midterms restent donc une élection cruciale, car le système américain donne un grand pouvoir à ces deux chambres. Sur le plan intérieur, par exemple, le président a les mains liées sans majorité au Capitole. L’autre enjeu est local. Les Américains votent aussi pour élire les gouverneurs et toute une série d’élus locaux qui représenteront les grands électeurs. Des élus qui disposent donc d’un grand pouvoir pour influer sur les prochains scrutins, et notamment la présidentielle de 2024. Ils ont aussi une influence importante sur les questions de société, comme l’avortement ou la légalisation du cannabis.
De nombreux sujets de société en jeu
Joe Biden implore les Américains de lui confier des majorités suffisantes pour contourner des règles parlementaires qui l’empêchent actuellement de légaliser l’avortement sur tout le territoire ou d’interdire les fusils d’assaut. Cette élection est « un choix », lance-t-il à quasiment chacun de ses discours. Du résultat du vote dépendra l’avenir de l’avortement, des armes à feu, du système de santé, martèle le président. De leur côté, les républicains promettent de mener un combat acharné contre l’inflation, l’immigration, la criminalité et de poursuivre leur offensive contre les sportives transgenres. Certains d’entre eux envisagent également de réduire l’aide apportée par Washington à l’Ukraine.
Les nouveaux élus entameront leur mandat le 3 janvier 2023.