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En se retirant de l’accord céréalier, Moscou mise sur une aggravation de la crise alimentaire mondiale

En se retirant de l’accord céréalier, Moscou mise sur une aggravation de la crise alimentaire mondiale


Aleksander Krostrytsa, responsable du site de Syntez Group, à Dobroslav, au nord d’Odessa, au milieu du hangar du stockage de l’entreprise, le 14 avril 2022.

L’accord sur les exportations de céréales venant des ports ukrainiens de la mer Noire, le seul compromis d’envergure négocié entre Kiev et Moscou depuis le début du conflit, en février, a volé en éclats. Même si les mouvements de cargos au départ ou en direction de ces ports ne s’étaient pas aussitôt interrompus, lundi 31 octobre, la décision, annoncée par la partie russe, samedi, fait craindre une nouvelle hausse des cours du blé et une aggravation de la crise alimentaire mondiale.

L’accord, baptisé « initiative céréalière de la mer Noire », avait été négocié en juillet, sous l’égide de l’ONU et de la Turquie. Il a permis à l’Ukraine d’exporter des millions de tonnes de céréales auparavant soumises à un strict blocus russe en mer Noire, où se trouvent les ports céréaliers. Dès dimanche soir, les représentants russes auprès du Centre de coordination conjointe, chargés d’inspecter les navires passant par le détroit du Bosphore, annonçaient leur départ de cette instance « pour une durée indéterminée ». Le sort des derniers bateaux en transit est encore incertain.

Des dégâts « insignifiants »

Pour justifier sa décision, Moscou met en cause une « attaque terroriste » attribuée à l’armée ukrainienne, dont les drones ont frappé la flotte russe basée à Sébastopol, en Crimée annexée, dans la nuit de vendredi à samedi. Décrite comme « massive » par la Russie, la frappe n’aurait cependant infligé que des dégâts « insignifiants » à un dragueur de mines de la marine, sans faire de victimes, toujours selon Moscou.

Des sources ukrainiennes présentent un tableau différent de cette attaque, qui aurait vu l’utilisation conjointe de drones aériens et maritimes. Selon elles, quatre bateaux militaires russes auraient été endommagés, dont le navire amiral de la flotte, la frégate Amiral-Makarov, utilisé pour lancer des missiles de type Kalibr vers l’Ukraine et qui a remplacé le croiseur Moskva, coulé au mois d’avril.

Le gouvernement de Kiev et ses alliés occidentaux sont tenus pour responsables par Moscou, qui accuse l’Ukraine d’avoir mené l’attaque contre la flotte de la mer Noire avec l’appui du Royaume-Uni, la diplomatie russe évoquant l’implication de « spécialistes britanniques » dans l’opération, sans en fournir la preuve. La Russie avance aussi que des bateaux civils censés transporter du grain ont pu être utilisés dans ce cadre. Lundi, la Russie a mené de nouvelles attaques sur des infrastructures à travers tout le territoire ukrainien.

Dimanche, le président Zelensky a accusé Moscou de bloquer depuis septembre les navires transportant des céréales ukrainiennes en mer Noire

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