in

En Irak, le Parlement se réunit pour tenter d’élire un nouveau président

En Irak, le Parlement se réunit pour tenter d'élire un nouveau président



000 32GY6NF

Publié le :

Le Parlement irakien va tenter, jeudi, d’élire un nouveau président de la République, une première étape indispensable pour former un nouveau gouvernement et tenter de mettre fin à l’impasse politique paralysant le pays depuis un an.

Le Parlement irakien se réunit jeudi 13 octobre pour tenter d’élire un nouveau président de la République et ainsi ouvrir la voie à la formation d’un gouvernement, afin de sortir le pays d’une profonde impasse politique après une année émaillée de violences et de tensions.

L’incertitude la plus totale plane encore sur cette séance parlementaire prévue à 11 h (8 h GMT) dans la Zone verte, quartier de Bagdad bouclé par les forces de sécurité et abritant ambassades et institutions gouvernementales.

Car depuis les législatives du 10 octobre 2021, les barons de la politique n’ont toujours pas réussi à s’entendre sur un nouveau président, ni à désigner un Premier ministre. Dans un Irak multiconfessionnel et multiethnique, la polarisation n’a fait que s’aggraver.

En filigrane transparaissent les luttes d’influences entre les deux grands pôles chiites dominant le pouvoir : d’un côté les factions pro-Iran du Cadre de coordination, de l’autre l’imprévisible et tempétueux chef religieux Moqtada al-Sadr.

Mais la présidence de la République, fonction hautement honorifique traditionnellement réservée à un Kurde, cristallise les tensions entre les deux grands partis historiques de l’importante minorité kurde. Le poste revient généralement à l’Union patriotique du Kurdistan (UPK), tandis que le Parti démocratique du Kurdistan (PDK) garde la haute main sur les affaires du Kurdistan autonome. Mais désormais le PDK exige la présidence à Bagdad.

À trois reprises cette année, le Parlement a tenté sans succès d’organiser l’élection du président, ne parvenant pas à atteindre le quorum des deux-tiers requis pour le vote (220 députés sur 329).

>> Irak : Moqtada al-Sadr, Hadi al-Ameri… qui sont les principaux acteurs de la crise politique ?

Une trentaine de candidats, trois favoris

Jeudi matin les forces de l’ordre ont érigé des barrages de contrôle et deux ponts de Bagdad ont été fermés à la circulation, provoquant des embouteillages, selon un correspondant de l’AFP.

Parmi la trentaine de candidats, trois profils se démarquent. Le président sortant Barham Saleh, candidat officiel de l’UPK, l’ancien ministre Abdel Latif Rachid, un ancien de l’UPK qui s’est présenté de son propre chef, et Rebar Ahmed, ministre de l’Intérieur de la région du Kurdistan et candidat du PDK.

Deux petits partis d’opposition, représentés par une quinzaine de députés, ont annoncé qu’ils boycottaient le vote jeudi.

Une fois élu, le président pourra désigner un Premier ministre, choisi par la plus grande coalition au Parlement, qui entamera ensuite des tractations ardues pour former un gouvernement.

« Il n’est pas encore clair si les partis kurdes sont parvenus à un accord sur un président », souligne Hamzeh Hadad, chercheur invité au Conseil européen pour les relations internationales (ECFR). Pour le poste de Premier ministre, « le favori est Mohamed Chia al-Soudani », indique le politologue, en référence à l’ancien ministre et ex-gouverneur de province âgé de 52 ans, choisi par le Cadre de coordination. « Mais en politique irakienne tout peut changer jusqu’à la dernière minute ».

En Irak, depuis l’invasion américaine qui renversa en 2003 Saddam Hussein, la communauté chiite, majoritaire, domine le pouvoir et ses partis donnent le « la » à la vie politique. Cet été, la candidature de Mohamed Chia al-Soudani avait mis le feu aux poudres et provoqué des tensions entre le Cadre de coordination et le Courant sadriste, les partisans de al-Sadr, allant jusqu’à occuper les environs du Parlement pendant un mois. Mais le Cadre de coordination, qui regroupe notamment les ex-paramilitaires du Hachd al-Chaabi et l’ex-Premier ministre Nouri al-Maliki, rival historique de Moqtada al-Sadr, n’a jamais fait marche arrière.

Coûte que coûte, cette coalition veut former un gouvernement – elle représente aujourd’hui la première force au sein du Parlement, après le retrait inattendu des 73 députés du Courant sadriste. Habitué aux coups d’éclats, le trublion de la politique Moqtada al-Sadr exige lui une dissolution du Parlement et des législatives anticipées, avant tout scrutin.

Reste à savoir quelle pourrait être sa réaction désormais. Il a démontré ces dernières semaines sa capacité à déstabiliser l’échiquier politique en mobilisant des dizaines de milliers de manifestants dans les rues.

L’épreuve de force a atteint son paroxysme le 29 août, quand plus de 30 partisans sadristes ont été tués dans des affrontements contre l’armée et les forces du Hachd al-Chaabi, intégrées aux troupes régulières.

Avec AFP

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

« Le carburant des revendications n’est plus les retraites comme en 2019, mais l’inflation »

« Le carburant des revendications n’est plus les retraites comme en 2019, mais l’inflation »

dix choses à savoir sur Mossadeck Bally, nouveau patron des patrons maliens – Jeune Afrique

dix choses à savoir sur Mossadeck Bally, nouveau patron des patrons maliens – Jeune Afrique