Emmanuel Macron a présenté le 12 juillet près de Grenoble – à Crolles, où le franco-italien STMicroelectronics possède une usine de fabrication de semi-conducteurs – son plan Electronique 2030. Ce n’est plus le « quoi qu’il en coûte », mais le chef de l’Etat y met les moyens : « Plus de 10 milliards d’euros seront injectés dans notre industrie [électronique] pour la création d’une bonne dizaine de nouvelles usines ou lignes de production [dans huit régions], a-t-il annoncé. C’est inédit dans notre histoire. Cela devrait contribuer à augmenter la production en France de l’ordre de 30 % dans les quatre ou cinq prochaines années. »
Dans ce plan Electronique 2030, 800 millions d’euros seront consacrés à la recherche dans ce secteur et 50 millions d’euros à la formation pour remédier à la pénurie des compétences (car les puces ne sont pas les seules à être frappées par la pénurie). D’autant que les besoins de recrutement de la filière électronique s’élèveront, dans l’Hexagone, à 18 000 emplois dans les trois prochaines années. Rien que dans le secteur des composants, 5 000 emplois seront à pourvoir. En augmentant de 90 % sa production de composants électroniques, la France veut ainsi être moins dépendante des puces asiatiques.
« On va structurer les chaînes de valeur dans notre pays autour de quinze chefs de file industriels, avec cent cinquante partenaires tricolores (start-up, PME…), des chercheurs (Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives, CNRS…) », a énuméré Emmanuel Macron. Quelque 5 milliards d’euros issus du plan France 2030 sont déjà fléchés depuis octobre 2021 vers la filière électronique.
La veille de son intervention, STMicroelectronics annonçait un partenariat avec l’américano-émirati GlobalFoundries – dont l’actionnaire principal est le fonds souverain Mubadala Investment des Emirats arabes unis –, pour construire à Crolles une usine de production de semi-conducteurs. Un millier d’emplois y sont prévus.
Si Jean-Marc Chéry, PDG de STMicroelectronics, n’a pas voulu divulguer le montant de cet investissement, le chef de l’Etat l’a fait : « Crolles accueillera bientôt cette mégafab. Nous allons y mettre tous les moyens, puisque ce sont 5,7 milliards d’euros d’investissement – venant s’ajouter aux 10 milliards que j’ai évoqués – qui sont investis de manière à doubler ici [à Crolles] les capacités de production d’ici 2026. C’est faire en trois ans et demi ce qui a été fait en trente ans d’histoire sur ce site. »