EN CISJORDANIE, UNE ÉCONOMIE ÉTOUFFÉE ET UN NATIONALISME ENFLAMMÉ
Depuis le 7 octobre, la situation économique en Cisjordanie se détériore de façon alarmante. Les chambres de commerces palestiniennes, principalement financées par leurs membres, ont vu leurs financements chuter de manière significative ces quatre derniers mois, impactant durement l’économie locale. Tsahal a intensifié ses actions militaires, frappant avec une force croissante et humiliant la population palestinienne, ce qui engendre des conséquences désastreuses sur l’économie et le quotidien des habitants.
IMPACT SUR LE COMMERCE LOCAL
L’armée israélienne a concentré ses efforts sur la ville de Jénine, en tentant de mater une résistance armée locale. Le résultat est un amas de boue, de débris et une économie en berne. Les commerces ferment plus tôt, les restaurants n’ouvrent que sporadiquement, et la circulation est rendue encore plus difficile par le cadenassage du réseau routier par les autorités israéliennes depuis le 7 octobre. Cette pression militaire a eu un impact majeur sur l’économie locale, en particulier dans une région fortement agricole comme Jénine, où l’affluence des villages alentour est nécessaire à la prospérité de la ville.
FERMETURE HERMÉTIQUE DE LA FRONTIÈRE AVEC ISRAËL
Avant la guerre, Jénine bénéficiait du commerce avec les Palestiniens citoyens d’Israël, ainsi que des emplois pour un grand nombre de ses habitants travaillant en Israël. Cependant, depuis quatre mois, la frontière avec Israël est hermétiquement fermée, privant ainsi la ville de ses principales sources de revenus. Près des deux tiers de l’activité économique sont affectés, représentant un manque à gagner d’au moins un milliard de shekels.
EFFET DOMINO SUR L’ÉCONOMIE ET L’EMPLOI
La fermeture de la frontière a entraîné une chute des prix, une baisse des ventes et la nécessité pour de nombreux commerçants de licencier ou de réduire les heures de leurs employés. Cette situation d’austérité économique se reproduit dans l’ensemble de la Cisjordanie, bien que certaines villes, comme Ramallah, résistent mieux à la crise.
LE POLITIQUE S’IMMISCE DANS L’ÉCONOMIE
Selon Mohammad Kmail, président de la chambre de commerce de Jénine, la situation économique est fortement influencée par le contexte politique. Il dénonce la corruption généralisée au sein de l’Autorité palestinienne et critique l’absence de réaction face aux violences subies par le peuple palestinien. Ce climat politique a aussi engendré un fort nationalisme parmi la population, se traduisant par un boycott intensifié de produits étrangers et une volonté de favoriser les alternatives locales.
LE NATIONALISME COMME RÉPONSE À LA CRISIS
Le rejet des produits étrangers et le fort nationalisme qui émerge parmi la population palestinienne se traduit par un déclin des affaires avec les fournisseurs israéliens. Les marchands locaux cherchent à rétablir une relation de confiance avec ces derniers mais reconnaissent que cela prendra du temps. Ils affirment également que la situation à Gaza affecte profondément leur vision d’un vivre-ensemble possible.
Pour en savoir plus sur la situation politique et économique en Cisjordanie, vous pouvez consulter les articles suivants : Raids, emprisonnements, isolement… La Cisjordanie vit sous une chape de plomb et personne ne veut protéger le peuple palestinien et Un Belge arrêté par les autorités israéliennes en Cisjordanie.
