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En Chine, la « génération dorée » aux portes du pouvoir

En Chine, la « génération dorée » aux portes du pouvoir


Les délégués du 19e congrès du Parti communiste chinois, avec, au centre, le président  Xi Jinping, lors de la clôture du congrès, à Pékin, le 24 octobre 2017.

Qui, après Xi Jinping, dirigera la Chine ? La question est à la fois taboue et, sans doute, prématurée. La grande majorité des spécialistes est convaincue que le numéro un va encore rester au moins dix ans au pouvoir. Depuis qu’en 2018 il a fait modifier la Constitution pour mettre fin à la limite des deux mandats pour le président de la République, rien ne l’en empêche.

En 2032, Xi Jinping aura 79 ans. Mais il est l’exception qui confirme la règle voulant qu’un responsable peut encore espérer une promotion à 67 ans, mais plus à 68. Résultat : si Xi Jinping se maintient effectivement jusqu’en 2032, son successeur fera partie de la « septième génération », celle qui est née entre 1970 et 1979, au détriment de la sixième génération, qui sera alors trop âgée pour que l’un des siens accède au pouvoir suprême.

108 leaders en gestation

La septième génération, la « 7G », est considérée comme la « génération dorée ». Elle n’a pas connu les famines de 1960 ni subi la politique de l’enfant unique mise en place en 1979. Selon Cheng Li, un « pékinologue » de la Brookings Institution – un think tank américain –, c’est en novembre 2016 qu’un membre de la 7G a, pour la première fois, fait son entrée dans un comité permanent du Parti communiste chinois (PCC) au niveau d’une province. Il s’agit de Liu Jie, dans le Jiangxi. Depuis, d’autres ont suivi. Selon Cheng Li, en mars 2022, 108 membres de la 7G avaient rang de vice-ministre ou de responsable d’une vice-province, deux grades importants de l’administration chinoise. La 7G devrait également faire son entrée en force au comité central du Parti à l’occasion de son 20e congrès, qui débute ce 16 octobre, estime le chercheur. Aujourd’hui, seuls deux de ses 376 membres sont nés dans les années 1970. Mais une quarantaine environ devrait intégrer ce cénacle la semaine prochaine.

Depuis 2019, les provinces ont créé des postes de « vice-gouverneur des affaires financières », de plus en plus souvent occupés par des membres de la septième génération

Qui sont ces 108 leaders en gestation ? Très majoritairement des hommes – on ne compte que sept femmes –, qui ont fait entre trois et cinq ans d’études techniques (34 % de la cohorte), ou étudié la gestion, la finance ou l’économie (25 %). Sur ces 108 personnes, 23 disent avoir étudié à l’étranger. Au moment où la dette du pays croît sensiblement et où la crise de l’immobilier plombe les recettes publiques, les financiers ont le vent en poupe. Depuis 2019, les provinces ont créé des postes de « vice-gouverneur des affaires financières », de plus en plus souvent occupés par des membres de cette 7G.

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