Quand dans une zone du monde, on essaie de créer un monde virtuel dans lequel vivre, il est ailleurs encore impossible de se connecter à Internet. C’est ce que révèle un rapport de l’International Telecommunication Union (ITU), agence de l’ONU spécialisée dans les technologies de l’information et de la communication. Publié le vendredi 16 septembre 2022, on y apprend que 2,7 milliards de personnes, soit un tiers de l’humanité, restent déconnectées d’Internet. Si le rapport indique une augmentation certaine de l’accès à la toile post-pandémique, il note aussi une sévère disparité par continent. L’objectif de connecter l’entièreté de l’humanité en 2030 semble donc de plus en plus hors d’atteinte.
Des défis majeurs à relever
“La pandémie de Covid-19 nous a donné un grand coup de pouce en matière de connectivité, mais nous devons poursuivre sur cette lancée pour faire en sorte que chacun, partout, puisse bénéficier des technologies et des services numériques, déclare Houlin Zhao, secrétaire général de l’ITU dans le communiqué. Cela ne peut se faire qu’en investissant davantage dans les réseaux et les technologies numériques, en mettant en œuvre une réglementation fondée sur les meilleures pratiques et en continuant à mettre l’accent sur le développement des compétences, alors que nous entrons dans une ère post-pandémique.” Pour l’ITU, il existe encore des “défis majeurs” : l’accessibilité et la connectivité.
D’après le rapport, les personnes encore entièrement déconnectées aujourd’hui vivent dans des endroits reculés, empêchant toute installation optimale pour garantir un accès à Internet. Mais l’enjeu est également de rendre la connexion “régulière et efficace”. L’ITU cite à titre d’exemple “la lenteur d’Internet, l’accessibilité financière limitée du matériel et des abonnements, l’insuffisance de la sensibilisation et des compétences numériques, les barrières linguistiques et l’analphabétisme, ainsi que des problèmes tels que la discrimination fondée sur le sexe ou l’absence d’une source d’énergie fiable”.
La branche de l’ONU relève également une disparité drastique de connectivité selon les continents. Sans surprise, l’Afrique est la région la moins pourvue avec seulement 40 % de sa population bénéficiant d’une connexion à la toile. Suit l’Asie-Pacifique (64 %), légèrement derrière les pays arabes (70 %). Le continent américain et les pays du Commonwealth se classent deuxièmes ex æquo avec 80 %, juste derrière l’Europe au sommet du podium (89 % de sa population connectée).