Le déplacement d’Emmanuel Macron en Chine du 5 au 8 avril 2023 suscite des débats biaisés. La tentative de normaliser les relations avec l’empire du Milieu ne peut être interprétée comme une soumission à la propagande antiaméricaine de Moscou et de Pékin. De même, les propos du président français ne traduisent pas un virage nationaliste de sa part.
Lors de sa visite à Pékin, Emmanuel Macron a appelé à l’autonomie de l’Europe dans la dialectique internationale. Il a déploré que l’Europe n’ait pas construit d’autonomie stratégique, ajoutant que la bataille de notre temps consistait à savoir comment l’Europe pouvait se positionner comme un troisième pôle dans l’ordre mondial. Il a également souligné qu’au moment où elle parvient à une clarification de sa position stratégique, l’Europe doit éviter d’être prise dans un dérèglement du monde et des crises qui ne seraient pas les siennes. Emmanuel Macron craint que si l’embrasement du duopole entre les États-Unis et la Chine s’accélère, l’Europe ne soit pas prête.
Dans ce contexte, certains observateurs voient en Emmanuel Macron le promoteur d’un nouvel ordre du monde. Ils estiment qu’il propose la remise en cause de l’unilatéralisme américain et la prise en compte des émergents de manière équilibrée pour la gestion des relations internationales. Cela contraste avec la politique étrangère de l’ancien président Donald Trump qui avait renforcé les tensions entre les États-Unis et la Chine.
En permettant une meilleure coordination des positions européennes, Emmanuel Macron a souhaité renforcer la capacité de l’Europe à agir de manière autonome. Si l’Europe parvient à jouer un rôle majeur dans la dialectique mondiale, elle pourra conserver son autonomie stratégique et éviter d’être prise dans les crises mondiales qui ne sont pas les siennes.
En somme, Emmanuel Macron ne propose pas seulement une nouvelle politique étrangère européenne pour faire face aux États-Unis et à la Chine, mais aussi une vision plus large de l’ordre mondial qui inclut l’ensemble des acteurs de la scène internationale. Sa tentative de renforcer la capacité de l’Europe à se positionner comme un troisième pôle dans l’ordre mondial est un véritable atout pour la gestion des relations internationales.
