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Lors de leur rencontre à Paris, le prince héritier saoudien, Mohammed ben Salmane, et le président français, Emmanuel Macron, ont exprimé leur volonté de coopérer pour « atténuer les effets » de la guerre en Ukraine, selon un communiqué de l’Élysée, publié vendredi.
Le prince héritier saoudien, Mohammed ben Salmane, et le président français, Emmanuel Macron, souhaitent « Intensifier la coopération » pour « atténuer les effets en Europe, au Moyen-Orient et dans le monde » de la guerre en Ukraine, a indiqué, vendredi 29 juillet, un communiqué de la présidence française.
Le prince héritier du royaume, premier exportateur de brut, a été reçu, jeudi soir, pour un dîner de travail à l’Élysée, au cours duquel Emmanuel Macron « a souligné l’importance de poursuivre la coordination engagée avec l’Arabie saoudite dans la perspective de la diversification des approvisionnements énergétiques des États européens », ajoute le communiqué.
Les deux dirigeants ont également abordé le soutien au Liban, notamment sur la question de l’aide humanitaire pour les « populations vulnérables ». Sur le conflit au Yémen, le président français a souhaité voir la trêve prolongée et salué les efforts de l’Arabie saoudite en faveur d’une solution politique.
Visite polémique
Il s’agissait de la première visite en France de Mohammed ben Salmane, dit « MBS », depuis l’assassinat par des agents saoudiens du journaliste saoudien Jamal Khashoggi.
Dans un message adressé à Emmanuel Macron, le prince héritier exprime au président français sa « profonde gratitude » et ses « remerciements pour l’accueil chaleureux et l’hospitalité » qui lui ont été réservés lors de cette visite officielle, alors que cette visite a suscité les protestations scandalisées des défenseurs des droits humains.
Il ajoute que les échanges avec le président français « ont confirmé notre volonté commune de renforcer le partenariat stratégique entre nos deux pays amis dans tous les domaines », de « poursuivre la coordination et la concertation sur les questions d’intérêt commun » et de « renforcer la sécurité et la stabilité dans la région ».
Le message précise que le prince héritier a quitté la France « après avoir conclu sa visite officielle ».
Critique du pouvoir saoudien, Jamal Khashoggi a été tué et démembré le 2 octobre 2018 dans les locaux du consulat saoudien à Istanbul alors qu’il venait chercher des papiers nécessaires à son mariage.
Jeudi, une plainte pour complicité de torture et de disparition forcée en lien avec son assassinat a été déposée à Paris contre le prince héritier, ont annoncé les ONG Democracy for the Arab World Now (DAWN), fondée par le journaliste saoudien, et l’ONG suisse Trial International.
Hatice Cengiz, la fiancée de Jamal Khashoggi, avait déclarée être « scandalisée et outrée qu’Emmanuel Macron reçoive avec tous les honneurs le bourreau de mon fiancé ».
Les services de renseignement américains avaient pointé la responsabilité du prince héritier, qui dément avoir ordonné l’assassinat même s’il dit en porter la responsabilité en tant que dirigeant.
Salué pour ses réformes, « MBS » est toutefois critiqué à cause de la répression menée contre les dissidents dans les milieux religieux, politiques, intellectuels, économiques et même au sein de la famille royale.
Avec AFP