EMMANUEL MACRON NOMME « ENVOYÉ SPÉCIAL » EN AFRIQUE UN POURFENDEUR DE LA FRANÇAFRIQUE
Le président français, Emmanuel Macron, a récemment nommé l’ex-ministre Jean-Marie Bockel en tant qu’envoyé personnel en Afrique. Cette nomination intervient à un moment où la France prévoit de réduire significativement sa présence militaire sur le continent. Jean-Marie Bockel, qui avait précédemment critiqué la Françafrique, se voit confier la mission d’expliquer aux pays partenaires accueillant des bases françaises les raisons et modalités de ces adaptations prochaines du dispositif diplomatico-militaire français, tout en étant à l’écoute de leurs besoins en matière de formation, de coopération et d’équipement.
Ce changement est motivé par une série de coups d’État survenus dans certains pays africains, qui ont conduit à une réévaluation de la présence militaire française. En effet, les juntes militaires au pouvoir dans ces pays ont contraint l’armée française à se retirer, signalant ainsi la fin d’une ère après une décennie d’intervention antijihadiste dans la région. Cette évolution s’inscrit dans la volonté déclarée par Emmanuel Macron de mettre fin aux relations perçues localement comme asymétriques et paternalistes.
La réorganisation de la France en Afrique implique une réduction nette des effectifs militaires, à l’exception de Djibouti, au profit d’une présence plus discrète. Cette réorganisation a été officialisée lors d’un conseil de défense en décembre 2023. Actuellement, la France compte environ 1000 militaires au Tchad, où est situé le commandement des Forces françaises au Sahel. Cependant, avec le départ des troupes françaises du Mali, du Burkina Faso et du Niger, cette mission disparaît de fait, ne laissant que la coopération bilatérale avec N’Djamena.
La France est également confrontée à de nouveaux acteurs dans la région, tels que la Russie. Cette dernière a déjà profité du désengagement français dans plusieurs pays d’Afrique pour apporter un soutien en matière de défense et de sécurité en échange d’influence économique et politique. Par ailleurs, la situation politique dans certains pays africains, tels que le Sénégal, la Côte d’Ivoire et le Gabon, ajoute une complexité supplémentaire aux discussions avec la France, qui dispose de contingents militaires dans ces pays.
Enfin, cette nouvelle approche de la France en Afrique suscite des interrogations quant au rôle futur de la France dans la région et à la manière dont elle prévoit de maintenir ses intérêts stratégiques. Cette évolution met également en lumière les enjeux géopolitiques et sécuritaires croissants dans la région.
Pour en savoir plus sur cette actualité, vous pouvez consulter les articles suivants :
– Le coup d’État au Gabon, nouvelle « mise à l’épreuve » de la diplomatie française en Afrique
– Le Coup d’Etat au Mali en 2020,
– Le coup d’État au Niger en 2023