in

Emmanuel Macron contraint à s’exprimer sur l’affaire McKinsey lors d’un déplacement consacré à la lutte contre les violences faites aux femmes

Emmanuel Macron contraint à s’exprimer sur l’affaire McKinsey lors d’un déplacement consacré à la lutte contre les violences faites aux femmes


Emmanuel Macron aux côtés d’Isabelle Rome (ministre déléguée à l’égalité femmes-hommes) au tribunal judiciaire de Dijon, le 25 novembre 2022.

Un épais brouillard a fait dévier l’avion du président de la République d’une cinquantaine de kilomètres, vendredi 25 novembre. Emmanuel Macron a atterri à Dole (Jura), avant de rejoindre Dijon, où, à l’occasion de la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, il était venu relancer la « grande cause » renouvelée sous ce second quinquennat. Une urgence, murmurait-on au sein du camp présidentiel. Cinq ans après le mouvement #metoo, des dizaines de milliers de personnes ont manifesté, le 19 novembre, contre « l’impunité des agresseurs », alors que plus de 120 féminicides ont été commis en France depuis le début de l’année.

Cette visite s’est toutefois déroulée dans une atmosphère pesante, moins de vingt-quatre heures après l’annonce par le Parquet national financier (PNF) de l’ouverture de deux informations judiciaires en lien avec le financement de ses campagnes en 2017 et 2022. Emmanuel Macron a voulu tuer dans l’œuf les critiques, certes timides, de ses opposants. « Je ne crains rien », a-t-il réagi face aux caméras, en ajoutant que « beaucoup d’attaques politiques » ont ciblé le cabinet de conseil américain McKinsey.

« Je veux que la justice fasse son travail de manière normale (…). Certains voudraient le politiser », a-t-il renvoyé, en disant croire que « le cœur de l’enquête » ne le vise pas. Le ton, plus placide que combatif, contrastait avec celui de sa dernière visite en Côte-d’Or, en pleine campagne. « Il ne faut pas tout mélanger », s’était-il agacé en défendant le recours aux cabinets de conseil. Cette fois, il a concédé que « tout ce qui s’est dit autour de McKinsey a choqué beaucoup d’entre nous ». « Il sait que ça va durer, feuilletonner, mais à la fin, il n’y aura rien », le défend François Patriat, sénateur de la Côte-d’Or.

Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Affaire McKinsey : le rôle du cabinet de conseil dans les campagnes présidentielles de Macron au cœur de deux enquêtes judiciaires

Sur le sujet du jour, nul effet de souffle politique. A peine arrivé à Dijon, le ministre de la justice, Eric Dupond-Moretti, a dû repartir pour le Sénat. Celui de l’intérieur, Gérald Darmanin, était retenu à Bruxelles. Seule Isabelle Rome, ministre déléguée à l’égalité entre les femmes et les hommes, accompagnait le chef de l’Etat, sans mot dire. Spontanément, M. Macron n’a pas cité le vote historique pour l’inscription du droit à l’IVG dans la Constitution, ni le combat des femmes iraniennes pour leurs libertés – interrogé, il a néanmoins salué une « révolution pour l’universalisme » en Iran et qualifié d’« essentiel » le droit des femmes de disposer de leur corps.

Emmanuel Macron face à deux femmes victimes de violences

Il vous reste 36.93% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

La Belgique va envoyer des laboratoires mobiles et drones sous-marins en Ukraine

La Belgique va envoyer des laboratoires mobiles et drones sous-marins en Ukraine

McKennie s’essuie les mains avec la chasuble d’un photographe et choque la toile

McKennie s’essuie les mains avec la chasuble d’un photographe et choque la toile