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Des députés français en Ukraine pour « témoigner de ce qui se passe là-bas »

Des députés français en Ukraine pour « témoigner de ce qui se passe là-bas »


Przemysl, à la frontière entre la Pologne et l’Ukraine, le train qui emmène les députés français en Ukraine, le 27 septembre 2022.

Le train a quitté peu avant 20 heures la gare fantomatique de Przemysl, à la frontière entre la Pologne et l’Ukraine, mardi 27 septembre. Il fait déjà nuit noire. La présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, a pris place dans le wagon sécurisé du « Przemysl-Kiev ». Les députés qui l’accompagnent, aussi : la vice-présidente de l’Assemblée, la socialiste Valérie Rabault, les présidents des commissions de la défense (Thomas Gassilloud), des affaires étrangères (Jean-Louis Bourlanges), des affaires européennes (Pieyre-Alexandre Anglade), et la députée des Français de l’étranger, Anne Genetet, tous quatre issus de la majorité.

« La présidente » les convie dans son étroit compartiment pour un « apéro » de fortune : quelques bières polonaises et des chips, achetées sur la route, dans une station-service. Le trajet entre la frontière polonaise et la capitale ukrainienne doit durer toute la nuit, il faut tuer le temps. Fin conteur, Jean-Louis Bourlanges raconte ses souvenirs de la Giscardie et fait des blagues sur Ronald Reagan, tandis que Yaël Braun-Pivet – qui a vécu en Asie – et Anne Genetet, qui habite à Singapour, évoquent la vie d’expatriés.

Gare de Kiev au petit matin

Les députés reviennent aussi sur les enjeux de ce déplacement, à la veille d’un débat sur l’Ukraine, qui se tiendra le 3 octobre dans l’hémicycle, pour l’ouverture de la session parlementaire. « Il faut éviter le retournement de l’opinion française quand il fera plus froid et qu’il y aura des restrictions sur le front de l’énergie, lance Pieyre-Alexandre Anglade. Ça passe par le témoignage de ce qui se passe là-bas. »

Le train entre en gare de Kiev au petit matin, dans la brume et l’humidité. Yaël Braun-Pivet est accueillie sur le quai par son homologue, le président de la Rada, Ruslan Stefanchuk, un ami du président Volodymyr Zelensky. Haute silhouette massive, entièrement vêtu de noir, il l’emmène aussitôt dans la région de Tchernihiv, à 80 kilomètres de Tchernobyl. La région, qui compte 400 kilomètres de frontière commune avec la Russie et la Biélorussie, fut l’un des points d’entrée des Russes, au début de la guerre.

« Les Russes sont là pour vous prendre tout ce qui vous est cher », dit le président du Parlement ukrainien, ce qui fait pleurer des vieilles femmes présentes

La ville, ornée de deux cathédrales aussi anciennes que Sainte-Sophie de Kiev, a été encerclée, bombardée. Devant les députés français, reçus à l’Oblast (siège de l’administration), le gouverneur, Vyacheslav Chaus, se lance dans un sinistre décompte : plusieurs centaines de civils tués, mille kilomètres de route défoncées, 5 000 maisons détruites, 85 bus scolaires mis hors d’usage. La France, parmi d’autres, participe à l’effort de reconstruction.

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