En avril 2003, alors que les accords de Sun City sont signés en Afrique du Sud sous les yeux de Thabo Mbeki, Dan Gertler est fier. Très fier, même. Secrètement, il vient de participer à l’élaboration du processus de paix entre le gouvernement et les groupes rebelles congolais. Il a passé des heures en tête-à-tête avec Paul Kagame, échangé durant des jours avec Joseph Kabila, usé de son influence auprès de l’administration de l’Américain George W. Bush. Alors, forcément, l’Israélien, diplomate d’occasion mais homme d’affaires avant tout, se frotte les mains.
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L’entrepreneur, à peine trentenaire, n’est connu que d’une poignée de personnes au sommet de l’État congolais. Mais il vient de réussir un premier pari d’importance. En 2001, il a renoncé à contester frontalement la suspension par Joseph Kabila du monopole dans le diamant que Laurent-Désiré Kabila lui avait pourtant accordé en 1999. Il a ensuite accepté le rôle d’émissaire du nouveau président congolais auprès de Washington, qui conduira Joseph Kabila à Sun City. En deux coups de dés, il a donc posé les bases d’une relation qui dépasse le cadre d’une simple amitié. « Les accords de Sun City ont fait de nous plus que des frères », résume Dan Gertler, confortablement installé dans le salon de Tel-Aviv où il reçoit Jeune Afrique.
Un allié nommé Katumba
L’après 2002 est surtout l’occasion pour l’entrepreneur d’étendre une première fois ses activités au Congo. Une expansion rendue possible par la proximité qu’il entretient désormais avec un autre personnage clé de l’État : Augustin Katumba Mwanke.