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Commentaire sur l’olympisme: Le CIO rate son grand rendez-vous avec l’histoire

Commentaire sur l’olympisme: Le CIO rate son grand rendez-vous avec l’histoire



Le Comité international olympique (CIO) a recommandé cette semaine aux fédérations sportives internationales de réintégrer les sportifs russes et biélorusses suspendus jusque-là en raison de l’invasion de l’Ukraine. Les critères à réunir pour être admis sont de ne pas soutenir ouvertement la guerre et de concourir sous bannière neutre. Cette décision a été critiquée, car la couleur d’un drapeau ou la musique d’un hymne ne sont pas des freins à la récupération politique. La victoire de la Biélorusse Aryna Sabalenka à l’Open d’Australie de tennis a rapidement été saluée par le président Loukachenko, montrant que l’usage politique de l’excellence sportive a toujours servi les régimes autoritaires au moment d’asseoir leur légitimité.

Sans doute que la plupart des membres des délégations russes et biélorusses sont parfaitement méritants, mais si le mouvement olympique entend conserver sa vocation universaliste, il doit bannir tous les athlètes qui portent la marque de l’agression, fût-elle symbolique. Le CIO a raté une occasion unique de peser de tout son poids sur les stratégies de récupération du sport par les régimes autoritaires. Le voilà désormais qui cache les cadavres de plus de 230 athlètes ukrainiens sous le tapis bardé des anneaux olympiques.

Le tennis autorise déjà la participation des bannis à condition qu’ils ne portent pas les couleurs de leur pays, mais il expérimente cette décision à ses frais. Cette mesure a été mise en place après la découverte d’un scandale de dopage qui impliquait notamment des joueurs de tennis russes. L’Agence mondiale antidopage avait alors suspendu la Russie des Jeux olympiques et avait interdit aux athlètes russes de participer sous le drapeau national. Cette mesure est également appliquée aux sportifs biélorusses en raison des actions agressives du président Loukachenko.

Le CIO doit prendre ses responsabilités et agir pour que l’éthique sportive ne soit pas mise à mal par les régimes autoritaires. Mais en ouvrant la porte aux athlètes russes et biélorusses, il manque une opportunité en or de jeter des bases saines pour l’avenir. La neutralité est impossible, et cela doit être considéré lorsqu’il s’agit de politique et sport.

Florian Müller est journaliste et chef de rubrique au Sport-Center. Il a étudié les lettres à l’Université de Genève et a rejoint les rédactions du groupe Tamedia en 2010.

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