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Au procès de Kunti Kamara à Paris, l’horreur des crimes commis au Liberia en 1993

Au procès de Kunti Kamara à Paris, l’horreur des crimes commis au Liberia en 1993


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Ce croquis d’audience réalisé le 10 octobre 2022 montre l’ancien commandant de l’Ulimo, Kunti Kamara, accusé de complicité de crimes contre l’humanité, aux assises du tribunal de Paris.

Qui est vraiment Kunti Kamara ? Accusé de complicité de crimes contre l’humanité, l’homme au crâne lisse qui comparait aux assises du tribunal de Paris depuis lundi 10 octobre n’a rien, en apparence, d’un chef rebelle africain, d’un puissant seigneur de guerre. Avec son jean sombre et sa doudoune noire, le Libérien à la silhouette chétive – il mesure 1,64 m – se présente chaque jour dans le box des accusés en regardant la salle d’audience avec un sourire, saluant parfois une connaissance ou un gendarme ayant déjà croisé sa route.

« M. Kamara est un homme respectueux, intelligent, discret et parfois renfermé », témoigne à la barre Stéphanie Thiebaut, chargée de l’enquête de personnalité de l’accusé interpellé en 2018 à Bobigny (Seine-Saint-Denis) où il était hébergé chez un compatriote.

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Kunti Kamara est-il l’ancien commandant du groupe rebelle libérien de l’United Liberation Movement of Liberia for Democracy (Ulimo) qui, au tournant des années 1990, était opposé au National Patriotic Front of Liberia (NPFL), dirigé par Charles Taylor ? Agé aujourd’hui de 47 ans, celui que ses hommes surnommaient « CO Kunti » (pour « commanding officer Kunti ») est accusé d’avoir plongé « dans un état de terreur » la population du Lofa, un comté riche en diamants du nord-ouest du Liberia, au cours de la première guerre civile (1989-1996) qui a fait 250 000 morts dans ce pays anglophone d’Afrique de l’Ouest.

D’après l’acte d’accusation, Kunti Kamara s’est rendu complice d’une « pratique massive et systématique de tortures ou d’actes inhumains ». Il aurait également « toléré » le viol collectif de deux jeunes femmes à maintes reprises dans le cadre d’un programme inspiré « tant par des motifs politiques qu’ethniques » afin de terroriser la population et « garantir l’exploitation économique du comté du Lofa par l’Ulimo ».

« Le supplice tabé »

Vendredi 14 octobre, la cour d’assises du tribunal de Paris a remonté le temps. Elle s’est plongée dans les ténèbres d’une guerre civile marquée par une surenchère d’atrocités « où, pour se donner de la puissance, on arrache le cœur d’un homme vivant, on le met sur le feu et on le mange », a rappelé Sabrina Delattre, avocate de Civitas Maxima, une ONG à l’origine de la plainte déposée contre M. Kamara en 2018, et dont le but est de lutter contre l’impunité des crimes internationaux.

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