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Au Parti socialiste, le fantôme des éléphants

Au Parti socialiste, le fantôme des éléphants


De gauche à droite, Bernard Cazeneuve, Jean-Pierre Sueur, Jean-Christophe Cambadélis, Jean-Marc Ayrault et François Hollande, à Paris, le 17 juillet 2019.

Ils reviennent ! Les éléphants du Parti socialiste (PS), ex-hollandais pour la plupart, qui s’opposent à l’alliance avec Jean-Luc Mélenchon, mènent une offensive tous azimuts depuis le crash d’Anne Hidalgo à la présidentielle. Plusieurs initiatives visant à ressusciter une social-démocratie moribonde se sont chevauchées cet été. Le maire du Mans, Stéphane Le Foll, a rassemblé 200 militants, le 16 juillet, afin de réfléchir aux contours d’une nouvelle fédération de gauche, qui ne soit « ni dans la radicalité affichée de LFI [La France insoumise], ni derrière le macronisme ».

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De son côté, l’ancien premier ministre Bernard Cazeneuve, qui a quitté le PS depuis que ce dernier marche avec la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes), prépare un manifeste pour une gauche « sociale-démocrate, républicaine, humaniste et écologique ». Il a réuni 300 personnes, le 11 juillet, sur l’application Zoom pour y travailler. Dans un mail envoyé à ses amis, il se désole du « grand désarroi » que l’accord passé entre le PS et LFI suscite chez les militants. « Le parti de Jaurès, de Blum et de Mitterrand a donné le sentiment de tourner le dos à ses valeurs et à son histoire, écrit-il. Nous devons proposer à ceux qui doutent un chemin de refondation. » Avec la bénédiction de François Hollande, qui, sagement, préfère se taire pour l’instant.

« La tournée des petites réunions »

Ces grandes manœuvres sont également suivies de près par l’ancien premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis, qui, comme aux grandes heures de « Solférino », s’agite et complote, fait le lien entre les uns et les autres. Il participera, le 17 septembre, à un « séminaire social-démocrate » à Cergy-Pontoise (Val-d’Oise) aux côtés de l’ex-patron de Libération Laurent Joffrin et de l’ancien maire de Grenoble Michel Destot. Tout comme aux « états généraux de la gauche », convoqués, le 24 septembre, par la présidente de la région Occitanie, Carole Delga, avant une réunion, le 10 octobre, des clubs et des revues non inféodées à la Nupes qui veulent participer à la refondation. « Il y a eu la tournée des banquets pendant la IIIe République. Là, c’est la tournée des petites réunions », résume l’inaltérable « Camba ».

Alors que l’après-Macron a commencé, ces grognards, dont aucun n’a réussi à imposer quoi que ce soit en cinq ans, subissant tour à tour la victoire du macronisme et l’effondrement du PS, sont persuadés qu’il existe désormais un espace politique élargi entre le président, qui n’aurait pas d’autres choix que de gouverner à droite, et la Nupes, dont ils ne croient pas en la pérennité, convaincus que l’alliance finira par exploser au gré des débats parlementaires. Ils font également le pari que les électeurs de Macron issus de la gauche ne se retrouveront pas dans la montée en puissance d’un Edouard Philippe ou d’un Bruno Le Maire, et se sentiront orphelins.

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