C’est un nouveau cri d’alarme. Des groupes armés signataires d’un important accord de paix au Mali « dénoncent » sa « déliquescence » et appellent ses garants internationaux à « éviter une rupture définitive » entre ses parties, dans un communiqué publié vendredi 9 décembre.
La Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA), une alliance de groupes touareg et nationalistes arabes du nord en rébellion contre le pouvoir central créée en 2014 avait signé un accord de paix avec Bamako, à Alger en 2015. La CMA s’était déjà inquiétée de l’« abandon » de l’accord de paix par les nouvelles autorités maliennes en juillet.
« Il est regrettable d’avouer après 7 ans » que « l’accord de paix pâtit incontestablement du manque évident d’engagements efficients [des] parties capitales pour sa mise en œuvre, à savoir les gouvernements successifs du Mali, la médiation [algérienne] et la communauté internationale garante de son application intégrale » , déplore le communiqué publié à l’issue d’une réunion du bureau exécutif de la CMA qui s’est tenu entre mercredi et vendredi à Kidal, son fief du nord du pays.
« Les parties garantes [de l’accord de paix] sont dans l’obligation politique et morale de jouer de façon pleine et efficiente leur rôle afin d’éviter une rupture définitive » entre les parties, exhorte le texte.
Crise politique et sécuritaire
Le Mali, pays pauvre et enclavé au cœur du Sahel, a été le théâtre de deux coups d’Etat militaires en août 2020 et en mai 2021. Le gouvernement a adopté un calendrier de transition devant permettre un retour des civils au pouvoir en mars 2024.
Mais la crise politique va de pair avec une grave crise sécuritaire en cours depuis le déclenchement, en 2012, d’insurrections indépendantiste et djihadiste dans le Nord.
Ces violences, qui ont gagné le centre ainsi que le Burkina Faso et le Niger voisins, ont fait des milliers de morts civils et militaires ainsi que des centaines de milliers de déplacés au Mali.