Samedi 24 septembre, l’équipe de Nouvelle-Zélande accueille l’Australie et pourrait remporter le Rugby Championship en cas de victoire à l’Eden Park d’Auckland. Jusque-là, rien d’extraordinaire, les All Blacks ayant gagné huit des dix éditons de cette compétition annuelle les mettant aux prises avec l’Afrique du Sud, l’Argentine et donc les Wallabies. Pourtant, le temps est à l’orage au « pays du long nuage blanc ».
« Il est l’heure de changer », titrait le New Zealand Herald, le 8 août. Au surlendemain de la plus large défaite des Blacks face à l’Afrique du Sud depuis 1928 (26-10), le premier quotidien du pays réclamait ainsi la tête du sélectionneur, Ian Foster. L’ancien demi d’ouverture peine à convaincre depuis sa nomination en 2019, et enchaîne les tristes records. Sous ses ordres, la Nouvelle-Zélande a perdu huit fois (dont quatre revers cette année) en vingt-neuf rencontres… soit déjà plus qu’entre les deux précédentes Coupes du monde, de 2015 à 2019 (sept défaites en 46 matchs) !
Les All Blacks ont aussi dégringolé à la cinquième place du classement mondial début août – du jamais-vu –, puis ont perdu pour la première fois sur leur sol face à l’Argentine, le 27 août. Sans oublier la large défaite (40-25) concédée au Stade de France face aux Bleus, en novembre. « J’ai l’impression que le mythe est en train de s’effondrer. Les Néo-Zélandais rentrent actuellement dans le rang », confie le spécialiste du rugby de l’hémisphère Sud Francis Deltéral, aux commentaires du match face au voisin australien, samedi, à 8 h 55, sur Canal+ Sport.
3 – New Zealand have lost three consecutive matches on home soil for the first time in their history. Unheralded. https://t.co/8a2QFmiWyl
Habitué à voir son équipe dominer outrageusement la planète ovale, le public néo-zélandais ne goûte que très peu ce déclassement sur l’échiquier mondial. Après des décennies au plus haut niveau, l’idée que cette équipe puisse être en reconstruction peine à faire son chemin, même quand, sur le terrain, les joueurs donnent à l’évidence le meilleur d’eux-mêmes. Les critiques des médias sont souvent acerbes. Selon le New Zealand Herald, certains joueurs ont même reçu des menaces de mort.
Fébriles et en manque de leaders
Dans ce contexte, Ian Foster a réussi à conserver son poste. Mais deux de ses adjoints ont été limogés et l’ancien sélectionneur de l’Irlande Joe Schmidt a, lui, été appelé en urgence pour devenir entraîneur de l’attaque. « Une façon de rassurer le public en mettant en place un entraîneur inattaquable sur son palmarès [trois fois vainqueur du Tournoi des six nations avec le XV du Trèfle] et sa personnalité », explique Francis Deltéral.
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