La petite ville de Montargis, dans le Loiret, a de nouveau vu ses habitants manifester contre la réforme des retraites le mardi 28 mars, sans aucun affrontement entre les manifestants et les forces de l’ordre. Bien que le rassemblement se soit déroulé en toute tranquillité, cela n’a pas été du goût de certains.
A Montargis, un manifestant discute avec un policier, un sourire aux lèvres, ce qui peut sembler surprenant comparé aux scènes de chaos observées lors des défilés parisiens. Ici, la quinzaine de policiers présents accompagne le cortège et la manifestation se déroule dans le calme. Pourtant, certains manifestants se plaignent de la méthode utilisée pour protester, préconisant une occupation des lieux publics pour être plus efficace.
Malgré ces remarques, 2 500 personnes, selon les organisateurs, ont participé à cette dixième journée de mobilisation contre la réforme des retraites, et 1 300 selon la police. Même si le chiffre est légèrement inférieur à la mobilisation de la semaine dernière, il reste important pour une petite ville comme Montargis, qui souffre de difficultés sociales avec un taux de pauvreté de 33 % et un taux de chômage de 10 %.
Les habitants de Montargis se mobilisent contre la réforme des retraites ainsi que la disparition des services publics, ayant le sentiment d’être abandonnés. Anciens Gilets jaunes et leaders syndicaux se mêlent aux manifestants de cette ville qui a connu un taux de pauvreté record chez les jeunes enfants avant la crise sanitaire du Covid-19.
Dans ces petites et moyennes villes, les manifestants sont en colère et ont notamment mardi, reproché au président Emmanuel Macron, la suppression de quatre critères de pénibilité en 2017. Les habitants estiment que des efforts sont toujours demandés aux mêmes personnes. Les organisateurs notent que c’est la plus importante mobilisation depuis le mouvement contre le contrat première embauche (CPE) en 2006.
Bien que les jeunes soient moins présents lors de cette mobilisation à Montargis, certaines jeunes femmes auxiliaires de puériculture ont néanmoins participé à la manifestation pour se mobiliser contre le passage de l’âge de la retraite de 62 à 64 ans, ne se sentant pas capables d’exercer leur travail jusqu’à cet âge.
Finalement, la manifestation a duré 1 h 30 sans le moindre incident, les manifestants sont revenus à leur point de départ et les autorités ont tranquillement pu quitter les lieux.