Face à la flambée des prix du gaz et de l’électricité, la mairie écologiste de Lyon a décidé un plan drastique d’économies d’énergie, prévoyant notamment l’extinction de l’éclairage public une partie de la nuit. En même temps, la capitale des Gaules s’apprête à s’illuminer de mille feux à l’occasion de sa traditionnelle Fête des lumières, programmée du 8 au 11 décembre (de 20 heures à minuit, sauf le dernier jour, dimanche, de 18 heures à 22 heures). Drôle de paradoxe ?
« Sobriété ne veut pas dire austérité », a répondu Grégory Doucet en présentant, début novembre, le programme de la Fête des lumières. Invité à préciser sa pensée, le maire de Lyon (Europe Ecologie-Les Verts) a insisté, dans son style un peu alambiqué : « Sobriété énergétique mais abondance de joie et de plaisir. » Pas question d’écorner l’image d’un événement majeur pour la deuxième agglomération de France, au rayonnement international précieux. Après deux années plombées par le Covid-19, les élus Verts espèrent retrouver une forte fréquentation, tout en cherchant à porter un éclairage écolo-compatible sur les illuminations.
Utilisation systématique des ampoules LED
A l’heure où la facture de gaz et d’électricité de la commune augmente de 50 %, pour un coût supplémentaire de 50 millions d’euros, la mairie a pris soin de relativiser l’impact énergétique de la Fête des lumières. Trente œuvres ont été sélectionnées pour cette édition 2022. La facture d’électricité ne dépassera pas les 3 500 euros pour la totalité de l’événement, assure la mairie.
Mis en rapport avec le budget global de 2 millions d’euros, dont 900 000 euros financés par le mécénat, ce montant réduit de la consommation électrique s’explique par l’utilisation systématique des ampoules LED (light-emitting diode). Toutes les installations artistiques ont désormais recours à cette technologie de basse consommation.
Intégrée depuis plusieurs années dans la conception de la Fête des lumières, la prise en compte environnementale s’est accélérée avec l’arrivée de la majorité écologiste au pouvoir municipal. Comme si elles cherchaient à anticiper la commande politique, les offres artistiques parlent beaucoup plus de climat.
Volatiles luminescents et slogan géant
Cette année, une tornade virtuelle va s’élever place de la République, au cœur de Lyon, pour signifier le dérèglement climatique dont souffre la planète. Intitulée Cymopolée, du nom de la déesse des tempêtes, la création illustre la tendance écologique du moment. Tout comme le spectacle Murmuration, place des Jacobins, qui propose une ode à la nature, en transformant le son de nuées d’oiseaux migrateurs en taches lumineuses. Place Voltaire, Gazouillis est « le fruit d’un projet participatif et écoresponsable », dixit le dossier de presse à propos d’un bestiaire de 300 volatiles luminescents fabriqués à partir de bidons et de bouteilles en plastique recyclé.
Il vous reste 44.24% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.