Le gouvernement de Viktor Orban, qui semble pencher vers la Russie, se heurte aux mesures prises par Washington. L’ambassadeur des États-Unis à Budapest, David Pressman, a annoncé des sanctions le 12 avril dernier contre la Banque internationale d’investissement, une organisation russe accusée d’être un repaire d’espions du Kremlin et transférée à Budapest en 2019. D’après le Nepszava, ces mesures “ciblent également” le président sortant Nikolay Kosov, le vice-président magyar du conseil d’administration Imre Laszloczki, ainsi que le vice-président russe Georgy Potapov.
David Pressman justifie ces sanctions en déclarant que “cette plateforme financée par le Kremlin compromet la sécurité et la souveraineté du peuple hongrois, des pays européens et des membres de l’Otan”. Le diplomate américain est relayé par Index, qui ajoute que les États-Unis sont “préoccupés” par les relations de plus en plus étroites qu’entretient le gouvernement hongrois avec la Russie malgré son agression en Ukraine. Selon David Pressman, la coopération hongroise avec Moscou “alimente la mach.”
Ces mesures sont prises dans un contexte de tensions diplomatiques grandissantes entre les États-Unis et la Russie. Ce climat s’est aggravé à la suite de l’empoisonnement de l’opposant russe Alexei Navalny et de l’agressivité de Moscou en Ukraine. Les sanctions américaines infligées à une organisation russe en Hongrie ne font qu’exacerber cette tension.
En plus de cet acte contre la Banque internationale d’investissement, les États-Unis ont également décidé de réduire les effectifs de leur ambassade en Hongrie de plus de la moitié. Cette décision a été justifiée par David Pressman en rappelant que les dirigeants hongrois ont ”incessamment attaqué la liberté de la presse, la société civile, les minorités et les migrants.” Cette réduction de personnel est principalement due au gouvernement hongrois, qui a systématiquement restreint l’accès à l’information et la liberté de la presse.
Le gouvernement hongrois de Viktor Orban a souvent été critiqué pour les restrictions aux libertés de la presse et aux droits de l’homme dans le pays. Les États-Unis rejoignent ainsi les critiques européennes, telles que celles de l’Union européenne (UE), qui a accusé la Hongrie de violer les “valeurs fondamentales” de l’UE.
Il faut également noter que la Hongrie n’est pas le seul pays dans la région avec lequel les États-Unis ont des relations compliquées, la Pologne et l’Ukraine ayant également des relations tendues avec Washington. Cette situation peut être attribuée aux positions de plus en plus autoritaires adoptées par ces différents gouvernements.
En fin de compte, les sanctions américaines contre la Banque internationale d’investissement en Hongrie peuvent être vues comme une réaction de Washington au manque de coopération du gouvernement hongrois avec les valeurs de l’UE et des États-Unis, ainsi qu’à la proximité de plus en plus grande entre la Hongrie et la Russie. Ce geste diplomatique entre dans un contexte de provocation et de tension croissante entre les deux superpuissances.
