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A Berlin, vives critiques autour du projet d’extension de la chancellerie fédérale

A Berlin, vives critiques autour du projet d’extension de la chancellerie fédérale


LETTRE DE BERLIN

Le chancelier allemand Olaf Scholz et le premier ministre mongol Luvsannamsrai Oyun-Erdene sur le parvis de la chancellerie fédérale, à Berlin, le 14 octobre 2022.

Berlin ne serait pas Berlin sans grand chantier controversé. Après les scandales qui ont jalonné la construction du nouvel aéroport, inauguré en 2020 avec huit ans de retard sur le calendrier prévu, après les polémiques suscitées par la création du Humboldt Forum, centre culturel ouvert en 2021 dans une réplique de l’ancien château des rois de Prusse, c’est un autre projet architectural qui fait débat ces temps-ci dans la capitale allemande : l’agrandissement de la chancellerie fédérale.

Inauguré en 2001, dix ans après le vote de la loi transférant de Bonn à Berlin les institutions de l’Allemagne réunifiée, son siège actuel ne compte que 460 places de travail, ce qui était suffisant à l’époque mais ne l’est plus aujourd’hui. Au fil des années, les effectifs de la chancellerie n’ont cessé d’augmenter : environ 750 personnes y sont actuellement rattachées, dont un tiers a ses bureaux ailleurs dans Berlin faute de place dans le bâtiment principal, célèbre pour son immense fenêtre ronde en forme de hublot qui lui a valu le surnom de « machine à laver fédérale ».

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Afin de regrouper l’ensemble des personnels sur le même site, la chancellerie a donc décidé de s’agrandir. Elaboré par le cabinet d’Axel Schultes et Charlotte Frank, les architectes qui ont conçu l’édifice actuel, le projet d’extension comprend notamment un immeuble de six étages en forme de U abritant 400 bureaux, un héliport et quelques bâtiments annexes, le tout sur un terrain de 60 000 mètres carrés situé dans le prolongement de celui, à peu près de même taille, où se trouve l’actuelle chancellerie, de l’autre côté de la rivière Spree, un pont étant également prévu pour relier les deux ensembles.

Alors que le chantier doit commencer à la fin de l’année pour une livraison prévue en 2028, son montant fait l’objet d’une vive polémique. Lorsque le projet fut mis à l’étude, en 2018, il était évalué à 457 millions d’euros. Depuis, la facture n’a cessé d’être révisée à la hausse. Fin 2020, il était question de 600 millions d’euros. Le dernier devis, publié en septembre, chiffre désormais les travaux à 777 millions d’euros.

Forte réévaluation à la hausse du coût des travaux

Due à la montée des prix de la construction, eux-mêmes tirés vers le haut par la flambée du prix des matières premières, cette forte réévaluation à la hausse du coût des futurs travaux passe mal au moment où le gouvernement multiplie les appels à la sobriété, que l’inflation pèse sur le pouvoir d’achat des Allemands et que le pays s’apprête à entrer en récession.

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