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En renonçant à Editis pour conserver Hachette, Vivendi anticipe les décisions des autorités de la concurrence

En renonçant à Editis pour conserver Hachette, Vivendi anticipe les décisions des autorités de la concurrence


Dans une librairie, à Marseille, en juillet 2022.

Vivendi a fini par se rendre à l’évidence : il ne pourrait pas détenir à la fois Lagardère Publishing (Hachette, Larousse, Livre de poche, Hatier…) et Editis (Plon, Bordas, 10/18…), les deux leaders de l’édition en France, même rabotés à la marge. Jamais les autorités de la concurrence n’accepteraient une telle concentration, contre laquelle le reste du secteur était vent debout. Face à cette contrainte, un choix s’imposait : le groupe de médias a annoncé, jeudi 28 juillet, son intention de se délester de l’intégralité de sa filiale Editis. Objectif, conserver le troisième éditeur mondial de livres grand public et d’éducation, bien plus international et rentable avec le plus beau portefeuille éditorial, trouvé dans la corbeille du groupe Lagardère (Europe 1, Le Journal du dimanche, Relay…) dont il détient 57 % du capital à l’issue d’une OPA lancée en février.

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C’était la décision logique, attendue depuis des mois. En revanche, le groupe, dans l’orbite de la famille Bolloré, a surpris en annonçant que cette cession se ferait « principalement via une distribution cotation ». Autrement dit, Vivendi entend, non pas vendre Editis au plus offrant, mais distribuer les actions de sa filiale à ses propres actionnaires, tout en cotant le propriétaire de cinquante-trois maisons d’édition à la Bourse de Paris. Le groupe avait déjà utilisé ce schéma en 2021 pour se désengager d’Universal Music Group, coté depuis à Amsterdam.

Par ce biais, le groupe Bolloré, qui détient 29,5 % de Vivendi, devrait récupérer une part équivalente d’Editis. Cette participation sera ensuite cédée, mais pas à n’importe qui : « Ce doit être une société solide financièrement, avec un projet de long terme. Des banques vont être mandatées pour trouver des repreneurs correspondants à ce profil, qui ne sera ni un fonds [d’investissement] ni un industriel français de l’édition, car cela pourrait bousculer l’équilibre concurrentiel du secteur de l’édition et ralentirait l’opération », a précisé au journal Les Echos Arnaud de Puyfontaine, le président du directoire de Vivendi.

Dérogation sous conditions

Ce portrait-robot du futur actionnaire de référence d’Editis exclut Média Participations (Le Seuil, Dargaud…) ou Madrigall (Gallimard, Flammarion, Casterman…), réputés intéressés par tout ou partie du numéro deux français de l’édition. La levée de boucliers des grands éditeurs contre le rapprochement Editis-Hachette a beaucoup agacé Vivendi, mais, surtout, le repreneur de Lagardère ne souhaite pas favoriser l’émergence d’un compétiteur trop puissant face à lui.

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